L’aura médiatique qui entoure les Kurdes depuis le début de la guerre en Syrie ne doit pas masquer une réalité constante : les chrétiens d’Orient ont toujours eu à souffrir des Kurdes. Ils furent de farouches ennemis des croisés. Le plus célèbre d’entre eux, Saladin, prit même Jérusalem en 1187.

C’est surtout lors des génocides arméniens et assyro-chaldéens de 1915 qu’ils s’illustrèrent tristement. Ils furent les véritables supplétifs des bourreaux turcs. Des centaines de milliers de chrétiens sont alors morts de leurs mains.

Puis, tout au long du XXe siècle, ils se sont livrés à une véritable épuration ethnique contre les chrétiens dans les zones où ils étaient majoritaires : sud-est de la Turquie, nord de la Syrie et de l’Irak.

En Syrie, les Assad, qui veillaient à la protection des minorités, les contrôlaient étroitement et les chrétiens pouvaient vivre en paix.

Tout va changer avec la guerre et les difficultés rencontrées par l’armée syrienne pour juguler les marées islamistes. Dès 2012, les Kurdes vont autoproclamer leur autonomie dans le nord-ouest, autour d’Affrin, et dans le nord-est. Le régime syrien a laissé faire, faute de moyens militaires suffisants.

Or, la présence chrétienne reste importante dans le nord-est, représentée par des Syriaques catholiques et orthodoxes. Les Kurdes, depuis cinq ans, multiplient à leur encontre vexations et menaces. De vives tensions sont apparues, notamment dans les villes d’Hassaké et de Qamichli où les YPG (nom de l’organisation militaire kurde) n’ont pas hésité à attaquer les barrages des milices chrétiennes et de l’armée syrienne, encore présente dans ces villes.

Un prêtre syriaque, particulièrement actif dans la résistance contre l’emprise kurde, a même été assassiné en février 2016. Le coupable n’a jamais été identifié mais, pour les chrétiens locaux, la responsabilité kurde ne fait aucun doute.

Les médias occidentaux ont peu relayé ces informations, surtout depuis la bataille de Kobané. Cette ville kurde frontalière de la Turquie a été le théâtre d’affrontements sanglants entre Daech et les YPG. Les YPG ont repris, en janvier 2015, Kobané à l’Etat islamique dont c’était la première défaite depuis la proclamation du califat. Les reportages ont alors fleuri sur ces combattants courageux. La présence de femmes soldats parmi eux, cheveux au vent et posant fièrement avec leur kalachnikov en bandoulière, a particulièrement entretenu le mythe de ce peuple tenant d’un islam libéral. Leur islam n’est pas si libéral que cela et il est teinté d’un marxisme d’un autre âge, mais réel et sectaire.

La toute récente attaque des troupes turques contre l’enclave kurde d’Affrin ne doit pas changer notre regard sur les Kurdes. Comme toujours, ils se battent courageusement, mais cela ne doit pas obérer la réalité : les Kurdes sont une menace pour les chrétiens d’Orient.

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05 février 2018 à 12:19

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