L’Église nous invitait, ce dimanche 14 janvier, à prier et œuvrer davantage pour les migrants. Fort bien.

Fort bien ! Mais il est permis de s’interroger. Ainsi l’on pourrait souhaiter que le Saint-Père nous explique ce qu’il entend par son droit des nations de réguler l’immigration - y compris pour des questions de sécurité - qui ne saurait "primer sur les droits fondamentaux des migrants" (cf. le message pour la journée des migrants 2018). Peut-on oser dire qu’en cette expression le pape commet deux erreurs ?

Il semble indiquer que les djihadistes partis en Syrie auraient un droit inconditionnel au retour dans le pays dont ils partirent et contre lequel ils luttèrent bel et bien ; puisqu'ils soutinrent l’État islamique. Or, officiellement du moins, "Daech, c’est notre ennemi" (cf. la cérémonie des vœux d'Emmanuel Macron). Mais pour le pape, si ces gens risquent quelque mauvais sort maintenant, auprès des Kurdes ou d'Assad, ils auraient droit au retour – on aurait peine à écrire chez eux…

Secondement, il place la famille nationale derrière la famille traditionnelle. Or, la première est faite pour protéger les secondes, comme le disait saint Jean-Paul II en 1982 : "Protégez vos nations comme la prunelle de vos yeux !" Ainsi, s’agissant d’ennemis de la France, son invitation à accueillir sans condition contrevient-elle à satisfaire le principe de prudence, protecteur de nos compatriotes.

Quant aux expulsions, le même pontife poursuit : "Les expulsions collectives et arbitraires de migrants et de réfugiés ne constituent pas une solution adéquate, surtout lorsqu’elles sont exécutées vers des pays qui ne peuvent pas garantir le respect de la dignité et des droits fondamentaux." À ce régime-là, on aura vite fait de vider la moitié de la planète, tant ces critères sont peu appliqués. Et, en tout cas, dans aucun des pays d’où viennent ces migrants ni aucun des pays musulmans ! Ce qui revient presque à dire que tout migrant a droit de séjour imprescriptible… chez nous.

Chez nous, justement, Mgr Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris, nous demande "d’œuvrer à une présentation positive des migrants. [Ce qui] nécessite aussi de mettre en valeur leurs richesses culturelles et le désir qu’ils ont de s’intégrer à la société qui les accueille" (La Croix du 10 janvier). Merveilleuses richesses que celles de l'abattage rituel ou du "Taharrush" qu'on connut au Caire ou à Cologne… Mgr Georges Colomb, évêque de La Rochelle et membre de la commission épiscopale pour les migrants, rappelle dans le même journal que "ce mouvement migratoire trace pour nous de nouvelles frontières missionnaires. Les musulmans qui viennent chez nous découvrent la foi chrétienne grâce à l’accueil qui leur est réservé." On ne lui demandera pas si, pour quelques convertis ultra-minoritaires, cette immigration vaut que les lieux de culte musulmans soient plus nombreux que le misérable tissu d'églises de la Seine-Saint-Denis. Mais on pourrait lui dire, comme au pape, qu’il serait préférable de les appeler à la foi en leur pays d'origine...

Comme au pape, car celui-ci énonce dans le même message « [qu’] il faut garantir à tous les étrangers présents sur le territoire la liberté de profession et de pratique religieuse". On doute un peu qu’il évoque ici le culte chrétien suivi par une poignée de convertis.

C'est étrange, mais les textes de la liturgie du jour évoquaient l'appel de Samuel et des premiers disciples par le Seigneur. Appel à devenir chrétiens, disciples du Christ.

Mais notre pape et nos évêques nous demandent d’accueillir l’islam en tant que tel à bras ouverts et sans plus en inviter les adeptes à se tourner vers Dieu et Notre Seigneur.

Cherchez l'erreur...

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15 janvier 2018 à 19:30

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