Jean-Vincent Placé, un peu trop porté sur la biodynamie ?

Retraité de la vie politique n’est pas une sinécure. Surtout, la retraite vous est imposée… Alors, forcément, il y en a qui boivent pour oublier qu’ils sont passés non pas de l’ombre à la lumière - comme le disait Jack Lang à l’arrivée de Mitterrand - mais des feux de la rampe à rien du tout.

Serait-ce le cas de Jean-Vincent Placé, l’ancienne gloire d’Europe Écologie Les Verts ?

Le bonhomme est en garde à vue, arrêté à 2 heures du matin à la sortie d’une boîte dans le Quartier latin. Sérieusement éméché. Coupable, à ce qu’on nous dit, d’avoir importuné des dames, l’une ayant été grossièrement insultée parce qu’elle "refusait de danser pour lui contre de l’argent". Il aurait aussi "proféré des insultes racistes à l'encontre du videur d'origine maghrébine", puis aurait injurié les agents venus l'arrêter. La totale, en somme.

Il est tombé bien bas, notre ancien secrétaire d'État chargé de la Réforme de l'État et de la Simplification. Il faut dire que Jean-Vincent Placé a longtemps joué l’éolienne, tournant à tous les vents de la gauche. Sans parler de ses mandats locaux, il a été directeur de campagne de Cécile Duflot (son ancienne compagne), ministre de Manuel Valls après avoir déclaré que les écologistes n’avaient rien à faire dans un gouvernement socialiste… Un Manuel Valls qu’il a soutenu lors de la primaire de 2017 avant de rouler pour Benoît Hamon.

Côté Justice, on aura appris qu’il avait, alors élu de l’Essonne, accumulé entre 2004 et 2010 une centaine d’amendes pour infraction routière au volant d’un voiture du conseil général. PV qu’il dit avoir réglés en 2014 pour un montant de 18.000 euros !

Sûr de lui et de son grand avenir en politique, Placé présente cette année-là sa candidature à la présidence du Sénat, où il recueille… 10 voix. Soit les seuls membres de son groupe. Qu’à cela ne tienne, en 2015 il publie un ouvrage autobiographique : Pourquoi pas moi ! Pourquoi pas, en effet, mais surtout pourquoi. Son livre restera dans les annales comme le bide de l’année, sa diffusion s’étant globalement arrêtée aux services de presse et aux amis. Puis, en février 2016, il entre au gouvernement Valls II… avant, donc, de rejoindre Benoît Hamon pour les présidentielles.

Macron élu, Jean-Vincent Placé aurait bien aimé se mettre « en marche ». L’esprit militaire, sans doute, puisqu’en juillet 2016, il avait été glorieusement promu colonel de réserve, titre honorifique "comme le permet une procédure accessible à certains acteurs de la vie publique, dont les parlementaires". Sa mission, s’il l’acceptait : "contribuer à l’esprit de défense".

Macron, sans surprise aucune, n’a pas voulu de cette brillante recrue. Placé est retourné à son poste de sénateur de l’Essonne. Mais, en septembre 2017, il ne s’est pas représenté. Non que l’envie lui ait manqué, n’allez pas croire cela ; simplement, il n’a trouvé aucune liste qui veuille bien de son auguste personne.

Tout cela pour vous dire qu’il a le blues, ce pauvre Jean-Vincent, alors il s’arsouille dans les boîtes. Et, comble de misère, son ex Cécile Duflot change de vie elle aussi. Dans un entretien au Monde, l’ancienne patronne des Verts annonce quitter la politique – ce qui est, en soi, une bonne nouvelle – pour prendre la tête d’Oxfam France, une ONG spécialisée dans la lutte contre la pauvreté dans le monde. Et ça, vu ce qu’elle nous a pondu comme ministre, il n’est pas sûr que ce soit une bonne nouvelle pour les pauvres…

Enfin, quitter la politique… pas tout à fait. Madame Duflot, qui reste très active sur les réseaux sociaux, nous a ainsi fait part de son enfance de petite Cosette : "Je suis fille de cheminot. Je me souviens d’un réveillon de Noël où ma sœur et moi avions préparé un spectacle. On a enfilé nos costumes, le téléphone a sonné. Mon père est parti. Il était d’astreinte. Il est revenu le lendemain."

Parce qu’il était volontaire, et il a eu une semaine de congé pour récupérer. Mais ça, elle oublie de le dire…