Jean-Christophe Cambadélis balance à tout va ses ex-potes socialistes et dézingue François Hollande

Jean-Christophe Cambadélis, qui succéda à François Hollande et Harlem Désir à la tête du PS, publie, avant son départ, un livre au titre attendu, Chronique d'une débâcle, très honnêtement sous-titré : 2012-2017, ce qui en dit long sur les causes de la désintégration de la présidence Hollande. Tout est bon pour exister un peu, et accessoirement vendre quelques milliers d'exemplaires. Même une défaite, ou plutôt une déroute. A gauche comme à droite d'ailleurs, puisque, dans ce même genre du "Vous allez voir ce que je vais balancer sur cette équipe de loosers", on a pu lire il y a quelques mois le récit du directeur de campagne François Fillon, Patrick Stefanini, Déflagration, Dans les secrets d'une élection impossible. De ce point de vue-là, jusque dans l'agonie et les règlements des comptes, PS et LR auront été de vrais frères siamois...

Et, comme il se doit, le Premier secrétaire étrille d'abord François Hollande. Aussi tendrement que des chroniqueurs de Boulevard Voltaire. Cruel, il considère la scène du baiser à Valérie Trierweiler, place de la Bastille, le soir de sa victoire, comme emblématique de toutes les incapacités de cet homme qui n'était pas fait pour être Président. Trop veule et influençable :

Cette scène révèle à la France entière la manière dont il la présidera : on pourra tout lui demander, même le plus grotesque, il y répondra. Il ne sera pas l’homme qui dit non. Il fera au mieux.

Jean-Christophe Cambadélis s'en prend aussi à Manuel Valls. Et de façon assez justifiée encore. N'est-il pas celui qui a trahi les engagements de la primaire de son parti, en ne soutenant pas Benoît Hamon ?

Son attitude équivaut pour le coup à un hara-kiri. Qu’il soit en désaccord avec l’orientation de Benoît Hamon, que cette gauche lui semble incapable d’être à la hauteur du temps présent, on l’avait compris. Mais, il suffisait d’attendre. Sans être grand clerc, on pouvait penser que Benoît Hamon ne gagnerait pas la présidentielle. Évidemment, à la sortie de cette élection, l’ancien Premier ministre allait apparaître comme le repreneur naturel d’une gauche déboussolée. Non seulement Manuel Valls n’attendit pas, provoquant l’éparpillement de ses propres amis, mais il s’engagea avec Emmanuel Macron dans une stratégie digne du "génie des Carpettes" (…) dans le seul but de ne pas avoir de candidat EM face à lui à Évry… (…) Il s’acharna à vouloir entrer par effraction dans le macronisme, acceptant l’humiliation de l’apparentement.

Le génie des Carpettes... C'est effectivement un courant bien représenté dans le macronisme.

Un dernier pote pour la route ? Arnaud Montebourg bien sûr :

Arnaud Montebourg est un homme de cause. Son style, c’est la plaidoirie. Il ne pense pas, il plaide. Il ne discute pas, il plaide. Il ne débat pas, il plaide… sans cesse. Il lui arrive d’ailleurs assez souvent de plaider en dépit du bon sens et de faire de mauvais procès.

On le sait, Arnaud Montebourg a depuis des lustres retrouvé un job dans le privé. Et maintenant, qui voudra embaucher Jean-Christophe Cambadélis ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 25/02/2018 à 13:36.
Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

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