Israël-Palestine : les ambiguïtés de la cause palestinienne

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La persistance de la question palestinienne ne tient pas à la plus grande injustice de la situation, mais à deux de ses aspects. Le premier réside dans la religion musulmane. Elle a pris le relais du nationalisme arabe, qui englobait des chrétiens, dans l'opposition à la présence juive. Ce dernier, une fois vaincu, était plus accommodant. La chute de l'URSS lui a, par ailleurs, ôté tout allié. L'Égypte, avec sagesse, a accepté la paix, une fois ses territoires récupérés.

L'islamisme, en revanche, sépare le monde en deux : la terre d'islam, et celle de la guerre, c'est-à-dire de la conquête par l'islam. Il n'est pas question, pour lui, d'abandonner définitivement un pouce de territoire islamique à des mécréants. Et ce ne sont plus nécessairement des pays arabes mais l'Iran ou la Turquie qui soutiennent les islamistes du Hamas ou du Hezbollah dans leur volonté de détruire Israël. Le pétrole et le gaz ont fourni aux États les plus attachés aux origines intangibles de l'islam les moyens de répandre une conception salafiste de cette religion.

L'objectivité oblige à constater que la violence ou la discrimination à l'encontre des membres des autres religions sont présentes aujourd'hui dans un grand nombre d'États à forte population musulmane, de l'Indonésie au Nigeria. Le second aspect résulte de la synergie entre le djihad antijuif et la lutte plus globale contre l'Occident menée par ceux qu'il avait colonisés. Israël est alors présenté comme une colonie, un empiétement anachronique du monde riche et développé sur celui des déshérités, des damnés de la Terre. Sous ces deux aspects, loin d'apparaître comme une situation assez fréquente dans l'Histoire, l'existence de l'État hébreu est brandie par ses ennemis comme une anomalie que le sens de l'Histoire, aussi bien celui des musulmans que celui des marxistes, doit emporter.

Face à cette vision puissante, il ne sert à rien d'utiliser le passé pour légitimer l'un des deux antagonistes. Les Palestiniens ont été dépossédés au profit d'un peuple qui faisait de cette terre sa patrie mythique destinée à être un jour retrouvée depuis qu'il en avait été chassé non par les Arabes mais par les Romains, puis les Byzantins, en raison de ses révoltes trop fréquentes. La diaspora juive avait, d'ailleurs, débuté bien auparavant. Que Jérusalem soit avant tout juive, la Bible nous l'enseigne, et on devrait raisonnablement l'accepter.

Elle est aussi le lieu du Saint-Sépulcre des chrétiens, et donc le plus sacré, puisque l'événement essentiel du christianisme s'y est déroulé. Toutefois, les chrétiens n'ont jamais exigé qu'elle soit la capitale d'un État chrétien, même s'ils l'ont obtenu durant un siècle. Les croisades avaient seulement pour but d'y permettre les pèlerinages rendus impossibles par les Seljoukides.

Le lien avec l'islam est plus ambigu. Depuis la conquête sur l'Empire byzantin, en 637, l'islam a dominé la ville jusqu'à sa prise par Tsahal, en 1948 puis en 1967, avec la parenthèse du royaume franc entre 1099 et 1187. La durée d'occupation de Jérusalem est donc indéniable. En revanche, qu'elle soit la troisième ville sainte de l'islam est fondé sur une croyance religieuse (le voyage aérien et nocturne de Mahomet entre La Mecque et Jérusalem) dont il est permis de douter lorsqu'on n'est pas musulman.

Il y aurait donc, dans l'unité de Jérusalem comme capitale d'Israël, une sorte de reconnaissance du droit de premier occupant. Sauf que la Bible nous apprend aussi que le pays de Canaan a été conquis par les Juifs, certes parce qu'il leur avait été promis par Dieu mais, là-aussi, le doute est permis chez ceux qui ne s'inscrivent pas dans la tradition judéo-chrétienne...

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 20:39.
Christian Vanneste
Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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