Honte de rien ! Thomas Thévenoud dépose la « phobie administrative » à l’INPI…

"Ne m’appelez plus jamais France. La France, elle m’a laissé tomber", chantait naguère Michel Sardou. « Ne parlez plus de phobie administrative. La phobie administrative, je l’ai déposée », affirme, en retour, Thomas Thévenoud, éphémère et lunaire secrétaire d’État au Commerce extérieur, au Développement du tourisme et aux Français de l'étranger, de François Hollande, condamné pour avoir un peu oublié de payer ses impôts. Déposée où, au fait, la "phobie administrative" ? À l’INPI, pardi ; soit l’Institut national de la propriété industrielle. Désormais, on ne dira plus « phobie administrative », mais « phobie administrative© ».

À quoi lui servira le « © » en question, « marque verbale », au même titre que le "Non mais, allô quoi", déposé par Nabilla ? Selon les critères de l’INPI, à "la publicité", aux "conseils en construction" et aux "services juridiques". La "publicité", la sienne, est déjà assurée. Les "conseils en construction", des fois qu’il veuille se lancer dans le BTP et ravaler les façades de Bercy. Les "services juridiques", depuis que sa peine de trois mois de prison avec sursis est passée à douze en appel, ils devraient effectivement être des plus précieux pour qui veut écoper un maximum au tribunal.

Notez bien qu’en matière de « phobie administrative© », Thomas Thévenoud est, depuis, devenu une sorte d’expert à même de conseiller d’autres phobiques. Naguère, un Eugène-François Vidocq, ex-truand et ancien bagnard, est bien devenu préfet de police, avant d’être tenu pour fondateur de l’actuelle police judiciaire. C’était ça, aussi, la méritocratie républicaine.

Alors, pourquoi pas un Thomas Thévenoud, lui aussi expert en sa propre discipline ? Il serait, certes, plutôt du genre maréchal des logis Cruchot que préfet Vidocq ; mais, après tout, même le nain Piéral a commencé petit.

D’ailleurs, il faut toujours laisser sa chance au produit, sans compter qu’aujourd’hui, les phobies ont le vent en poupe dans notre société de la grande trouille : islamophobie, lepénophobie, homophobie, christianophobie, machophobie, judéophobie et peau de zobi. L’avenir s’annonce donc radieux pour notre petit dégourdi.

Mieux : sachant que Thomas Thévenoud est autorisé à faire prospérer sa petite entreprise dans les activités publicitaires, sa « phobie administrative© » pourra donc lui servir à vanter les mérites de tous les produits idoines. Les casseroles, à l’unité ou en batterie, par exemple. L’actualité immédiate est, décidément, un délice de chaque instant.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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