Il a changé, François Hollande, depuis qu’il a quitté l’Élysée : il s’est enrobé, a repris du ventre et des rondeurs. Surtout, maintenant que son coiffeur à 8.000 euros mensuels est reparti avec ses petites fioles sous le bras, l’ex-Président a des cheveux blancs : un peu de poivre sur le dessus et beaucoup de sel sur les rouflaquettes. Il s’est converti au bio, en somme…

Ce qui est sûr, c’est qu’il n’a pas renoncé à la politique, pas décidé de se retirer sur son Aventin pour jouer les sages philosophes. Non, il ronge son frein et ne va pas tarder à exploser, disent ses fidèles amis. C’est qu’il enrage, François Hollande, et n’a plus qu’un rêve : casser la figure à ce petit prétentieux de Macron qui ne le désigne que par périphrase : « Mon prédécesseur ».

Alors « son successeur », le jeune gommeux prince de la circonlocution et des ruptures de style, lui sort par les yeux. D’ailleurs, François Hollande a fait savoir qu’il ne l’avait pas écouté dimanche soir, étant occupé à plus important : préparer le discours qu’il allait prononcer pour sa première conférence, au World Knowledge Forum, à Séoul, sur les enjeux géopolitiques.

Eh oui, parce que Monsieur Culbuto est lui aussi devenu conférencier, allant expliquer au monde comment réussir tout ce qu’il a raté… Ainsi vivent les politiques : jamais en retrait, jamais en retraite.

Mais attention, hein, François Hollande – qui déteste toujours les riches, assurent ses amis – fera don de ses émoluments à sa fondation nommée La France s’engage. Un tour de passe-passe qui permet de se parer des oripeaux de la vertu, car n’en doutons pas, c’est la fondation qui prend en charge tous les frais du bonhomme.

Il est bien loin, le temps où François Hollande, paternel, passait la main sur l’encolure de son poulain. Aujourd’hui, les couteaux sont sortis entre l’ex et son fils putatif. Une filiation que refuse, en fait, Emmanuel Macron, raison pour laquelle il n’épargne pas l’équipe sortante de ses commentaires acerbes. "François Hollande va un jour lui en balancer une", a déclaré un de ses proches au Parisien. La tension monte, et quand Macron dénonce « la présidence bavarde » et les mirobolantes promesses non budgétées, un autre s’emporte : « Ces gens sont des menteurs ! Les APL, c'est une connerie sans nom. Et sa mesure de suppression de l'ISF, ça finira en eau de boudin. Sans parler de ses fautes de comportement. Un jour, ça se paiera. »

Quand l’un s’engage dans une réforme de l’ISF, l’autre persiste à prôner "une politique de redistribution par la fiscalité". Ayant axé tout son quinquennat là-dessus, on ne peut pourtant pas dire que le résultat fut probant…

Pourquoi tant de haine ? La garde rapprochée de l’ex-Président avance quelques explications : Macron voudrait lui aussi "tuer le père", celui qui "l’a fait" en politique. Plus subtil, une autre tranche : "Il considère Hollande comme le chef du PS." Pour la vérité des faits, il pourrait ajouter: "et son fossoyeur". Quant à Hollande, "il en veut toujours à son cadet de lui avoir barré la route de la présidentielle", écrit Le Parisien, citant cette curieuse sortie : "Emmanuel m'a fait un croche-pied."

Enfin, comble de la "mufflitude", comme aurait dit cette chère Ségolène, et c’est sans doute le plus grave dans cette ambiance de cour d’école : Brigitte et Emmanuel Macron n’ont pas encore invité le couple Hollande-Gayet pour un dîner à quatre, alors que les Sarkozy, eux, ont déjà été reçus.

Et ça, je vous le dis, c’est pire qu’un différend sur le Code du travail ou la réforme de l’ISF !

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17 octobre 2017 à 19:27

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