On ne sait plus quels termes employer pour définir François Hollande. "Pignouf", écrivait récemment, avec drôlerie, Marie Delarue. Terme qui présentait le triple avantage de réunir tout à la fois la mauvaise éducation, la grossièreté et l'absence de finesse. À la lecture de sa dernière sortie, "une interview testament" accordée à Franz-Olivier Giesbert, on se dit que celui de "cynique" lui va aussi comme un gant.

Car il n'en finit pas de se rengorger, François Hollande. Son bilan ? Excellent !

D'abord, il est "très fier d'avoir tenu le pays après les attentats" ! Même pas honte de tirer gloire des carnages qui ont fait des centaines de morts et de blessés, et dans lesquels sa propre responsabilité est engagée. Très fier, aussi, de la réaction des Français, qu'il a trouvée "admirable". Il faut dire qu'ils ne l'ont pas déçu, sur ces coups-là. Bougies, nounours, petits cœurs au son du "padamalgame" et du "cpasçalislam", rien ne manquait : les slogans, ils les connaissent par cœur. Braves Français !

Ensuite, l'économie. Eh bien, quoi, l'économie ? Mais "elle va mieux qu'en 2012, personne ne peut le contester", plastronne-t-il. Et Flanby d'expliquer patiemment à FOG, qui lui fait quand même remarquer que, justement, "tout le monde le conteste", que c'est par... "réflexe". Hein ? Si, si : la faute à "une démocratie incapable de voir la réalité de près et encore moins de loin, [qui] ne se pose jamais pour réfléchir". En somme, les Français sont idiots ! Car vraiment, l'économie va mieux, en voici une preuve : "Observez la campagne présidentielle. Les candidats ne font pas le tour des sites sinistrés ou des catastrophes industrielles comme ils le faisaient, moi le premier, en 2012. C'est normal : il n'y en a presque plus !" Ce constat n'est peut-être pas faux... Depuis 2012, ce sont 887 usines qui ont fermé, lit-on dans L'Humanité en septembre 2016. Qui ne font que s'ajouter, pour être honnête, aux 900 précédentes fermetures, entre 2009 et 2012, selon le cabinet Trendeo pour Le Figaro. Plus d'industrie sinistrée, car plus d'industrie tout court (et plus d'un million de chômeurs supplémentaires) : voilà le progrès selon M. Hollande...

Enfin, à la manière de Manuel Valls, qui souhaitait supprimer le 49.3 après en avoir usé et abusé, François Hollande, cinq ans après avoir été désigné candidat à la présidentielle à la faveur d'une primaire, estime cette dernière "totalement antinomique avec la fonction présidentielle". Il regrette d'avoir laissé son parti l'organiser parce que les "partis de gouvernement [...] sont devenus fragiles et doivent retrouver une légitimité par eux-mêmes, pas en choisissant leurs candidats à vau-l'eau, comme aurait dit le général de Gaulle". Quelle considération pour le camarade Hamon, et pour les Français qui l'ont élu ! Il est vrai que, dans un bel élan flaubertien, Hollande avait avoué, dans Un Président ne devrait pas dire ça : "Emmanuel Macron, c'est moi !" Cela non plus, ce n'est pas faux...

"Sa stratégie n'a donné des résultats qu'à cause d'un concours de circonstances. Mais celui-ci ne suffit pas. Il faut un contenu qu'il doit affirmer encore." Quand François Hollande parle d'Emmanuel Macron en ces termes, ne dirait-on pas qu'il se décrit lui-même ? Nous avons bien compris le concours de circonstances qui l'ont amené au pouvoir. Quant au contenu, nous l'attendons toujours, ou plutôt, Dieu merci, nous ne l'attendons plus !

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 07/11/2023 à 10:31.

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17 avril 2017 à 21:52

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