Des personnes favorables à la gestation pour autrui proclament et martèlent qu’une GPA éthique, voire même altruiste, peut exister et qu’une réglementation ad hoc permet d’éviter les dérives. Cette opinion ne résiste pas longtemps à une analyse sérieuse, mais un pays comme la Thaïlande a légiféré en 2015 pour tenter d’éradiquer ce marché de « délocalisations des grossesses ».

Parce que rien ne vaut la réalité de terrain, la Manif pour tous est allée sur place enquêter, parfois en caméra cachée, en faisant passer une personne pour une cliente potentielle. L’objectif était de mesurer si cette nouvelle législation était efficace. Le documentaire de vingt minutes réalisé à cette occasion peut se visionner ici.

Eh bien, non. C’était sordide avant ces nouvelles dispositions, ça l’est toujours après, peut-être même plus. La traite des femmes pauvres se poursuit, elles restent réduites dans une sorte d’esclavage pour porter les enfants des riches clients. Bref, légiférer n’a rien résolu et n’a fait qu’enfouir le problème.

Il est légitime de s’interroger sur ce que vaut la parole de notre Président à ce sujet. L’ambiguïté de Monsieur « en même temps » a été mise en évidence lors de la campagne. Il est certes officiellement opposé à la GPA, mais pour des raisons à géométrie variable en fonction de son auditoire du moment : ce qui est ontologique avec les opposants à cet esclavage devient le simple souhait d’un ajustement de prix avec les représentants du lobby LGBT. Il garantira, en outre, les très hypocrites dispositions de la circulaire Taubira.

Le camp des partisans du "bricolage procréatif" poussera ses pions, sans doute favorisé en sous-main par le pouvoir en place. Il fera entendre sa voix lors des prochains débats de bioéthique. Les médias continueront d’occulter le sordide de la GPA et vendront à grands coups de pathos des GPA éthiques et altruistes repeintes en rose bonbon avec "happy end" de rigueur. Tout ça pour tenter de faire admettre l’inadmissible. La feuille de route est déjà écrite : la procréation médicalement assistée ouverte aux couples lesbiens et aux femmes seules doit être le cheval de Troie, et l’argument de l’égalité des droits ouvrir la voie à la légalisation de la GPA.

"On n'encadre pas l’esclavage", disait Sylviane Agacinski. Elle a raison. Il vaut mieux abolir une chose aussi indigne. Il faut donc ne pas laisser la digue de la PMA sans père s’effondrer.

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19 décembre 2017 à 15:27

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