Jean-Michel Blanquer a annoncé, lundi, la suppression de 1.800 postes dans l'Éducation nationale.

Pour Gilles Ardinat, coordinateur national du forum École & Nation, interrogé au micro de Boulevard Voltaire, c'est un "non-événement", compte tenu de la masse salariale de l'Éducation nationale (plus d'un million de fonctionnaires). Une réforme parfaitement prévisible, puisque Emmanuel Macron avait annoncé la disparition de 120.000 fonctionnaires, mais qui ne règle en rien les problèmes de fond.

Jean-Michel Blanquer vient d’annoncer la suppression de 1800 postes au sein de l’Éducation nationale. Cette suppression de postes est-elle justifiée ?

Il faut rappeler que le chiffre de 1800 postes est presque insignifiant compte tenu de la masse salariale de l’Éducation nationale qui compte plus d’un million de fonctionnaires. Enlever ou rajouter 1800 postes est tout à fait anecdotique.
Nous entendons énormément parler de cette affaire dans les médias parce que les syndicats l’utilisent comme une espèce de chiffon rouge pour leur rentrée syndicale et politique. Et la gauche les appuie.
Ces 1800 postes concernent les collèges et les lycées. C’est donc en tout point conforme à ce que Blanquer avait annoncé au début de son ministère. Il avait dit qu’il renforcerait les effectifs CP/CE1 dans les quartiers sensibles et dédoublerait les classes de primaire. Selon le principe de compensation, il fallait une érosion des effectifs. Ce mouvement avait été déjà amorcé l’année dernière dans les dotations horaires. Tous les collègues de lycée et de collège avaient assisté à une légère érosion des dotations horaire. C’est une continuité. Mais, en soi c’est un non-évènement.


Cet évènement arrive alors qu’on apprend que des classes de primaire seront supprimées dans les zones rurales. N’est-ce pas un mauvais signal ?

Il fallait s’attendre à ces réductions de poste. Emmanuel Macron a annoncé dans son programme qu’il supprimerait 120 000 fonctionnaires sur son mandat.
L’Éducation nationale représente presque la moitié de la fonction publique d’État.
Il est donc bien évident qu’il y aura moins de postes dans les années à venir.
Les gens qui se plaignent aujourd’hui, notamment les syndicats, sont ceux-là mêmes qui ont appelé à voter Macron, alors que Macron avait clairement annoncé la couleur. Avouez que cela manque un peu de cohérence politique. Les syndicats sont coutumiers de ce type de contradictions.
En revanche, la réforme du lycée ne réglera pas les problèmes de fond. Je pense que l’un des objectifs inavoués de cette réforme est d’accompagner une baisse des effectifs et à terme de réduire le nombre d’enseignants en lycée. J’en suis convaincu.

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19 septembre 2018 à 8:29

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