Au hasard d’une lecture sur les fonctions du microbiote, j’ai appris que nous avons dans l’intestin des bactéries "patapouffantes". Découvrant, sur le plateau du JT de France 2, la nouvelle silhouette de notre ancien président de la République, je me suis dit qu’il devait en héberger plus que le commun des mortels…

C’est certain, la retraite profite à François Hollande. Les retraites, devrais-je dire, puisqu’il en cumule au moins trois pour un montant de plus de 15.000 euros mensuels. À quoi il faut ajouter, bien sûr, les fameuses conférences par lesquelles nos politiques qui ont tout raté donnent des leçons au monde. Preuve que l’essentiel n’est pas d’être mais d’avoir été.

Rondouillard comme jamais, satisfait de lui-même comme à l’habitude, faussement jovial en vérité, l’ex est venu nous jouer un grand numéro d’autosatisfaction.

Car, il l’affirme, François Hollande, il a tout bien fait comme il fallait et s’il n’a plus son gros derrière dans le fauteuil présidentiel, c’est parce que Macron est un traître et que les Français sont ingrats. D’ailleurs, s’il l’avait voulu, hein, il aurait été réélu…

Sous ses airs patapouffants, il dézingue, cézigue ! Ainsi le pari de Macron en matière de politique fiscale "n’est pas le bon", dit-il. Parle, lui aussi, de la suppression de l’ISF, ce que personne jamais ne corrige. (En effet, ne sont concernés que les très gros patrimoines, quand les patrimoines immobiliers, eux, ont encore été surtaxés !) "Est-ce que vous pensez que c'est parce que vous avez un placement financier que vous investissez dans l'économie réelle ? Non !", tance Hollande. C’est vrai qu’il en sait quelque chose, lui qui a joué toute sa vie les gagne-petit de la haute fonction publique et jamais investi, en effet, dans l’économie réelle !

Mais le retour de croissance, c’est lui, bien sûr. Et puis, il sait mieux que personne comment il faut réformer la France : par la négociation. "Chaque fois que l'on veut aller brutalement et vite, et que l'on ne prend pas le temps de la concertation et qu'on n'ouvre pas la négociation, [...] l'incompréhension est à ce moment-là grande", dit-il. C’est vrai que, là-dessus, la démonstration a été éblouissante : quatre mois de pinailleries sur la déchéance de nationalité, les grèves contre la loi El Khomri pourtant totalement vidée de son contenu, ses reculades en rase campagne sur Notre-Dame-des-Landes ou l’écotaxe… quel succès !

Quant à avoir une responsabilité quelconque dans "la relation abîmée" entre les catholiques et l’État, il n’y est évidemment pour rien : "S’il s’agit du mariage pour tous, du remboursement intégral de l’IVG, s’il s’agit de la fin de vie, c’était à l’État, à la loi de dire ce que devait être le droit. Ces mesures n’avaient pas vocation à froisser les catholiques. Il y avait un message de droit et de liberté à faire passer." Sans doute. Mais ce qu’on lui reproche, c’est l’ignorance et le mépris avec lesquels il a traité les opposants à ces "avancées" sociétales, bien loin de la concertation, justement.

Qu’importe, le degré d’autosatisfaction de François Hollande n’a jamais été ébranlé. Au contraire, il est persuadé que son livre Les Leçons du pouvoir le remettra en selle, car "ce qu'on attend de moi c'est que l'on puisse donner des leçons sur ce qu'il a été utile de faire ou ce qu'il a été possible de réaliser", dit-il. Et là, on se pince.

« Donner des leçons », quand on n’a même pas pu se représenter ? Les journalistes, aimables, veulent y voir un lapsus, comme Aphatie sur France Info, qui suppute : "Il voulait dire “tirer des leçons”." Ah bon ? Je n’en suis pas persuadée, bien au contraire. D’ailleurs, lorsque Anne-Sophie Lapix lui demande s’il aurait pu battre Macron, il répond : "J’aurais pu le battre mais je ne l’ai pas voulu."

Décidément, bien que vivant avec une femme de cinéma, Hollande n’a toujours rien compris au film !

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11 avril 2018 à 15:53

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