La France du poêle au fond de la classe et du village n’est plus ce qu’elle était

C’est une évidence de dire que les choses ne vont pas très bien en France. Il y a une raison toute simple à cela : c’est parce que nos dirigeants sont à leur vraie place : près du poêle au fond de la classe, là où les cancres s’épanouissent. On remarquera ainsi que leur capacité à bien diriger est inversement proportionnelle au rapport calorique, car plus ils se rapprochent du poêle, plus leurs compétences se refroidissent.

On remarquera également que notre pseudo-classe dirigeante interdit rigoureusement l’accès du poêle au reste de la classe et produit ainsi un même effet, à savoir que ceux qui voudraient avoir un peu chaud sont loin du poêle, au contraire de nos Raminagrobis au poil soyeux, gras et satisfaits d’eux-mêmes qui mériteraient, par leur « cancritude », comme dirait la Marie-Ségolène de funeste mémoire, de se les geler.

Malgré l’étiage de nos fonds qui, paradoxalement, fondent à mesure de l’éloignement du poêle, nous sommes encore quelques-uns à avoir pu prendre des vacances, visiter notre beau pays et retrouver de chers endroits. Pour moi, ce fut à la campagne, loin des chairs flasques et huilées des plages !

Mais à la campagne, quel triste constat ! De la ruralité, celle du bistrot du village où l’on fume encore en sirotant son petit blanc, des églises aujourd’hui vides et fermées à double tour, du riche bétail qui vaporisait dans les matins frais, des petits artisans et de leur compagnon, de la boulangerie qui a fermé pour cause de vacances avant de fermer définitivement, du bureau de tabac avec sa tour Eiffel en devanture et le dernier scoop d’Ici Paris devant la porte, bref, du « cher et vieux pays », comme disait le Grand Charles, plus grand-chose ! Si : des chômeurs et des jeunes qui errent dans l’ennui et font des bêtises.

Il y a toutefois un poêle chauffé à blanc par les bûches de l’idéologie sécuritaire et du nivellement par le bas, à savoir l’obligation faite au plus grand nombre de s’aligner sur les inconduites du très petit nombre. Je veux parler, là, parmi cent autres exemples, des plaques en fonte qui barrent les routes, des rétrécissements avec ou sans montagne russe, des « gendarmes assis » (on se demande bien ce qu’ils font là), des priorités-pièges, etc. Il faut en compter une dizaine par village avec autant de tassements de vertèbres, de secousses pour les mamans enceintes, de douleurs pour les personnes âgées et les récents opérés, d’usure neuropsychique accélérée pour ceux qui rongent leur frein à trente à l’heure et de bruits de caisse malmenée…

Vite la rentrée chez les bobos vélocipédistes parisiens ! Anne a bouché pour eux la rue de Rivoli et va mettre, paraît-il, des scooters en location. « Vespalib » (?) à défaut des anciennes vespas, beaucoup plus utiles, mais dont la haute tenue de Boulevard Voltaire m’interdit de préciser l’usage.

Vive, donc, le poêle du fond de la classe où nos cancres nationaux vont s’épanouir toute une année ! Mais c’est nous qu’on va leur mettre des bûches. Et ça va chauffer !

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