Le sommet de Davos a offert une tribune exceptionnelle à notre Président. Passant de l'anglais au français pour conclure son discours avec le premier, il a cependant truffé ses longs – comme à l'accoutumée - développements de termes empruntés à la langue d'outre-Manche, ou plutôt d'outre-Atlantique. Sans doute pour être mieux et bien compris de son auditoire international ?

Il faut reconnaître à Emmanuel Macron une éminente capacité d'orateur qui tranche avec quelques-uns de ses prédécesseurs et autres hommes politiques. Il a certainement bénéficié de bons professeurs(es) au long de son cursus éducatif secondaire. Car on a pu constater, naguère, que les anciens de l'ENA n'étaient guère affûtés en langues étrangères…

Quel contraste avec un président Obama toujours flanqué de ses prompteurs transparents à gauche et à droite, ce qui avait comme conséquence paradoxale et un rien désobligeante pour eux qu'il ne s'adressait jamais aux auditeurs situés face à lui. Très "unfair" pour les assistants du centre.

Le regard balayant, la gestuelle modérée, le verbe clair et jamais hésitant, les termes choisis et peu redondants, le recours rarissime au papier aide-mémoire, la performance de Macron sur la scène de Davos fut remarquable. D'ailleurs, il fut applaudi, en particulier lors de son propos sur l'éducation à prodiguer aux 750 millions de femmes analphabètes dans le monde. Adhésion profonde à l'intention ou ovation multilatérale au « speaker » ?
Les deux, probablement.

"Unfortunately", il n'a pas précisé dans cette adresse si le français allait devenir le nouveau véhicule et ciment de la grande cohésion internationale qu'il veut promouvoir. C'eût été un grand moment historique et sûrement quelques points de plus lors des prochains sondages, venant de ces Français que d'aucuns prétendent réacs, mais qui sont fiers et attachés à leur capital et patrimoine, échappant aux nouvelles dispositions fiscales…

Il est peu probable que le prochain G20 entende des discours et débats dans le parler hexagonal, car hormis le Canada qui peut paradoxalement rivaliser dans un français aseptisé, et l'Union européenne avec son fort accent nordique, aucun autre participant n'est ouvert à notre langue.

La perspective de la visite d’État de notre président aux États-Unis, première de l'ère Trump, honore la France et laisse alors espérer une écoute du président américain au charme et aux subtilités de la langue tricolore, après la séduction et l'envie qu'avait opérées sur lui le défilé du 14 Juillet dernier à Paris.

Saura-t-il au moins conclure un discours de bienvenue avec un "Vive la France" sans prompteur ? Ce serait évidemment de bon augure pour la propagation de notre langue et peut-être une incitation médiatique qui pourrait réveiller la francophonie un peu inaudible !

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25 janvier 2018 à 20:01

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