Comment une Française sauve des petites Indiennes des dangers de la rue

Ils sont des milliers de Français à se dévouer corps et âme au bien-être d'autrui. À cet autrui qu'ils ont décidé, par charité, de sortir de la solitude, de la misère. À aider leur prochain à survivre, à vivre, à le rendre moins malheureux. Ce sont autant de Mère Teresa ou de Sœur Emmanuelle qui, dans l'anonymat le plus absolu, consacrent leur temps, parfois leur vie, à essayer d'apporter un peu de lumière à une humanité délaissée, que ce soit chez nous, à notre porte ou dans un lointain pays.

J'ai bien connu l'une d'entre eux pour avoir travaillé de longues années avec elle dans mon agence photo (Gamma). Et j'ai une admiration sans borne pour ce qu'elle a décidé de faire de sa retraite. Du jour au lendemain, sans doute sans réfléchir un seul instant, elle s'est prise de passion pour les enfants délaissés de Bénarès. Elle avait appris que de petites filles se prostituaient dans les alentours de la gare de cette immense ville indienne. Et un billet d'avion plus tard, elle en choisit une dizaine pour leur créer une école, leur offrant le gîte et le couvert avec l'aide de quelques locaux. C'était il y a dix ans. L'ONG Act & Help était née.

Aujourd'hui, c'est dans un vaste bâtiment baptisé du nom de Disha (qui signifie le chemin) pour les filles et Asha (l'espoir) pour les garçons, qu'Élisabeth Bernard abrite les enfants qu'elle a recueillis. Car, après n'avoir accepté que des filles, elle a accueilli de jeunes garçons qui viennent apprendre autre chose que la drogue et la drague. Ils sont maintenant cinquante à suivre les cours dispensés pour leur savoir. Certains suivent des cours de guitare, d'autres s'initient au karaté, à l'informatique, à la danse, à la couture ou à la cuisine.

Si les filles dorment dans leur nouvelle maison, achetée grâce à des donations, les garçons, eux, retournent, le soir, chez eux, même si leurs familles vivent dans la misère. Eux ne sont pas directement mis en danger par leur environnement. Ils reçoivent un soutien scolaire et sont assurés de contrôles de santé réguliers.

Bref, Élisabeth leur a permis de retrouver le sourire et une raison de vivre. Dans quelques années, ces petites et jeunes filles, ces jeunes garçons deviendront des adultes prêts à s'investir dans cette nouvelle Inde où le succès sera désormais à leur portée. Grâce à Disha et à Asha. Vous me direz que cinquante enfants sauvés, c'est un chiffre tellement infime par rapport à la pauvreté de milliers de quartiers indiens. Il y a un début à tout.

C'est pour cela qu'il faut aider Act & Help. Tout don est naturellement le bienvenu. L'ONG vous invite aussi à une exposition de photographies du Britannique Alan Compton du 20 au 25 novembre, à l'hôtel de Sauroy, à Paris, 3e arrondissement.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 18:09.
Floris de Bonneville
Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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