Sens commun est dans la tourmente, au point d'annuler sa rentrée. Pour Charles Beigbeder, c'est un beau gâchis, mais dont Christophe Billan n'est pas responsable. Il dénonce la débandade des Républicains…

Pour lui, la droite est un champ de ruines, qu'il faut reconstruire.

Charles Beigbeder, Sens commun est dans la tourmente en ce moment. Le mouvement a dû annuler sa rentrée suite aux déclarations de son patron qui se disait prêt à tendre la main à Marion Maréchal-Le Pen. Des Républicains se sont immédiatement désolidarisés du mouvement. Quel est votre sentiment ?

C'est un beau gâchis.
Christophe Billan n'est responsable de rien du tout. Il a simplement dit que si quelqu'un ayant quitté le Front national essaye de rejoindre d'autres personnes pour permettre à la droite de reprendre le pouvoir en France, il est le bienvenu. Si on rejette toute personne de bonne volonté qui veut contribuer à réfléchir et à rassembler les Français qui veulent une alternance, il faut arrêter de faire de la politique.

Ce qui est choquant dans cette affaire c'est la débandade des Républicains et puis tous ces Torquemada de pacotille qui s'autoproclame Grand Inquisiteur et excommunicateur. Nous avons l'habitude de la pression de la pensée unique. Elle est forte cette pression.

Il semble que cet événement ne s'apparente qu'au déclencheur de ce qui couvait depuis longtemps, c'est-à-dire le divorce de Sens commun d'avec les Républicains.
Ce n'est pas fini, mais Sens commun est en effet un bouc émissaire facile pour certains, alors que c'est tout le contraire. Sens commun a permis à François Fillon, le candidat à la stature présidentielle qui défendait le mieux les idées de droite, de l'emporter aux primaires. Sens commun a aussi permis de quasiment sauver Fillon au Trocadéro.

On ne va pas refaire le film, mais il ne fallait évidemment pas essayer de récupérer les centristes après le Trocadéro. Il fallait au contraire assumer et avoir un vrai positionnement de droite. Et je pense qu'il serait aujourd'hui président de la République. C'est une bataille, elle est loin d'être finie. Il y aura d'autres épisodes.

Laurent Wauquier n'a pas eu de mots malheureux à l'endroit de Christophe Billan ou Sens commun. Il a simplement annulé sa présence à la journée organisée par Sens commun, la France silencieuse. Ensuite, plusieurs personnes se sont désistées et Sens commun a dû annuler cette journée. C'est évidemment regrettable.


Vous étiez membre de l'UMP. Vous vous étiez présenté en dissident à la mairie de Paris. Vous êtes partie prenante dans L'Incorrect, un média de droite.
Selon vous, la droite française peut-elle encore triompher avec ce modèle des Républicains tel qu'il est aujourd'hui ?

La droite est un champ de ruines. Il faut reconstruire côté Républicain et côté Front national. Mais, si elles ne peuvent pas se relever, il faudrait peut-être les terminer, les euthanasier afin de permettre de faire émerger une nouvelle formation politique qui se substituerait à ces deux grandes formations politiques. Cela permettrait de reconstruire vraiment, de rassembler les honnêtes gens qui veulent une vraie alternance, qui luttent contre l'insécurité physique et culturelle, veulent conserver ce qui vaut, soutiennent la subsidiarité en matière économique et refusent le tout étatiste.

3956 vues

13 octobre 2017 à 22:13

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.