Après l’évacuation, par la police, des 191 personnes qui bloquaient le site, la Sorbonne est fermée ce vendredi et demain samedi, cela à la demande du recteur. Une évacuation qui "s’est déroulée dans le calme et sans aucun incident", a dit la préfecture de police. Pour info, en 2013 (derniers chiffres connus), la Sorbonne comptait 42.000 étudiants.

Les étudiants de Tolbiac ont eu moins de chance puisque – allez savoir pourquoi – la préfecture de police n’a pas jugé utile de déloger la poignée de crasseux et leur chien qui empêchent les autres d’accéder au savoir que nous, contribuables tondus, leur offrons gracieusement.

Aujourd’hui, une dizaine d’universités sont plus ou moins bloquées. Là-dessus, quatre le sont totalement par une moyenne de 150 à 200 personnes sur chaque site :
- Paul-Valéry, à Montpellier : 20.464 étudiants.
- Jean-Jaurès, à Toulouse : sans doute plus de 25.000 (cette fac qui se dit "débordée" par l’afflux des inscriptions en sociologie n’a pas communiqué de chiffres depuis 2009, année où elle comptait 22.300 étudiants).
- Rennes II : 21.632 étudiants.
- Paris VIII : 22.045 étudiants.

Bref, quand les médias nous serinent à longueur de temps que « les étudiants » sont mobilisés contre la réforme, c’est une vaste fumisterie. À la Sorbonne, les personnes évacuées ne représentent que 0,45 % du total de 2013. Donc encore moins aujourd’hui !

Alors, qui est à la manœuvre ? Un étudiant de Montpellier, responsable de "la commission cuisine" (sic) confie benoîtement au micro de BFM TV : "Il peut y avoir des sympathisants, d'anciens étudiants, des gens qui viennent nous conseiller, des gens, aussi, qui viennent pour travailler sur la convergence des luttes." Autrement dit, des professionnels de la chienlit.

Confirmation par un enseignant de Paris 1 : "Concrètement, on a vu dans le centre à Nantes, la semaine dernière, que c'était les mêmes individus qui circulaient sur les théâtres de militance. C'est surtout le NPA et La France insoumise à la manœuvre, avec un esprit soixante-huitard assez drôle sous certains aspects, mais avec également des phénomènes de Nuit debout qui ont revitalisé tout ça. Ils sont très organisés."

Un coup contre les CRS à Notre-Dame-des-Landes, un coup sur les campus, un atelier cocktails Molotov entre deux… et, pour finir, l’envoi d’une facture pour services rendus à Mélenchon, peut-être ? Auto-entrepreneur de ZAD, c’est un métier d’avenir, non ?

Alors, bien sûr, on comprend que tous ces sociologues et psychologues en herbe (ce sont les « sciences humaines » qui mènent la danse) réclament d'obtenir, d'office, la note de 10/20, voire 15/20 comme à Rennes et Bordeaux, à leurs partiels de fin d'année. Ils ont, pour cela, un argument de poids : il paraît que ça s’est déjà fait. Une "diplômée en sociologie" de Paris VIII (université de Saint-Denis, dans le 9-3) dit, ainsi, "avoir reçu la moyenne d’office à ses partiels au cours de sa licence", la fac étant bloquée contre la loi Pécresse sur le projet d’autonomie des universités.

Il faut croire que nos gouvernants d’alors, messieurs Sarkozy et Fillon, étaient plus conciliants que l’actuel président de la République qui, ce jeudi, a fait passer le message : "Je constate quand même que, dans beaucoup d’universités occupées, ce ne sont pas des étudiants mais des agitateurs professionnels, les professionnels du désordre", qui organisent les blocages, a dit Emmanuel Macron à Jean-Pierre Pernaut. Si bien que "les étudiants, s’ils veulent avoir leurs examens en fin d’année, c’est mieux de les réviser, parce qu’il n’y aura pas d’examens en chocolat dans la République".

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13 avril 2018 à 16:55

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