Emmanuel Macron ne compte pas ses heures. Quatorze au Salon de l’agriculture, des dizaines d’autres à débattre de tout et de rien, et puis une maraude avec le SAMU social dans les rues de Paris. Celle-ci effectuée avant le Salon, mais diffusée après. Plan de com' oblige. Il y a le gros débat, les vaches et les petits sans-abri. Dans l’ordre. Pour cette dernière opération, attention : aucun journaliste, pas de caméras. Juste la photographe de l’Élysée chargée de réaliser des clichés démontrant qu’il n’y avait pas de journalistes ni de caméras. Il s’agit de communiquer qu’il n’y a pas de communication. C’est alambiqué. Pour le prochain coup de com’, Emmanuel Macron se prendra lui-même en photo. « Regardez, je suis seul. Sous une tente. Il fait nuit, j’ai froid. Votez pour moi. »

Certains complotistes s’imaginent que le tout est calculé, minuté, sournoisement prémédité. Que ces sorties très médiatisées entrent dans le cadre d’une stratégie. Allons, allons… Après une journée entière passée au cul des vaches, le Président ne pouvait, décemment, se rendre directement auprès des SDF. L’odeur… Un sans-abri risquait de se plaindre : « C’est infernal. Mais y a combien de temps que tu t’es pas douché ? »

À l’approche de l’échéance des européennes, Emmanuel Macron pourrait intensifier son action afin d’obtenir un pur concentré de communication. Débattre avec une vache dans une tente de SDF ne lui fait pas peur. En période électorale, il est ingérable. Le syndrome du hurlement « C’est notre projet ! » pourrait le reprendre. Les SDF : « Moins fort, à côté, y en a qui dorment ! »

Question indécence, la séquence compassion auprès de ceux qui ont à souffrir d’une diminution de 57 millions d’euros, sur quatre ans, du budget des centres d’hébergement… Ça, c’est fait. Les paysans, les éleveurs, les cochons, c’est réglé. Le gros débat s’effiloche un peu… "Allez, les gars, des idées, des idées ! Brigitte, tu commences à tricoter un gilet jaune, on fera la couverture de Modes & Travaux."

Étant bien entendu que tout ce remue-ménage ne sert à rien, ne changera rien et ne mène nulle part, l’électeur répond présent dans les sondages. LREM en tête des intentions de vote. Le maraboutage BFM ? Le réchauffement climatique ? Enfumage d’institut de sondage ? Les grosses ficelles de la communication présidentielle pourraient céder malgré tout… Après la maraude, une visite impromptue dans un atelier de cordage s’impose.

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26 février 2019 à 20:45

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