« Les droites devront se réunir : ni le FN ni LR ne pourront arriver seuls au pouvoir ! »

Nicolas Dhuicq, député sortant de l'Aube, est arrivé en 2e position derrière EM dans sa circonscription, la seule où se déroulera une triangulaire, puisque le FN se maintient. Selon lui, il y a une lassitude et une baisse de civisme chez des habitants qui n'ont pas compris l'enjeu. Il entend être, quant à lui, une minorité agissante à l'Assemblée pour préparer la reconstruction du pays.

Nicolas Dhuicq vous êtes député maire de Brienne le château. Vous êtes le député sortant de la 1ere circonscription de l'Aube. Vous êtes arrivé en deuxième position derrière La République en marche. Et surtout, vous êtes dans la seule circonscription où se déroulera une vraie triangulaire.
Comment abordez-vous ce second tour ?

Nous avons eu un fort taux d'abstention comme partout en France.
Il a surtout concerné notre électorat. C'est dû à une lassitude et il faut le dire à une baisse de civisme parmi les habitants qui n'ont pas compris les enjeux majeurs de l'élection législative.
Nous essayons inlassablement de leur répéter leur importance.
Au vue de la configuration actuelle avec des lois liberticides, la libéralisation du marché du travail, il faut absolument une opposition combative.

Vous êtes justement le député sortant. Vous avez quand même fait partie des députés assez médiatiques pendant les 5 ans qui ont précédé.
Comment expliquez-vous que les habitants de votre circonscription ne vous aient pas reconduits ?
Est-ce à cause de la dynamique Macron ou payez-vous des prises de position qui avaient quelque peu alerté l'opinion médiatique à l'époque ?
Je pense notamment au mariage homosexuel ou à vos liens supposés avec la Russie.

Je pense qu'il faut distinguer deux choses.
L'effet majeur est l'effet image du nouveau chef de l'État.
Il a d'abord tué le langage pendant sa campagne électorale puisqu'il pouvait dire une chose et son contraire en 2 minutes de temps. Il n'a ensuite proposé aucun programme ou du moins un programme qui est très masqué. Nous le connaissons et nous le combattons, mais il reste très masqué pour l'opinion publique.
Cette image du faux renouvellement est associée à la volonté de tuer la politique et de tuer le débat parlementaire. Les élus d'En Marche! seraient simplement destinés à confier les pleins pouvoirs au gouvernement.
Je pense qu'ils n'ont pas réalisé que c'était le lien entre les élus du territoire, les liens avec la démocratie qui étaient tués. Par lassitude et par esprit de renouveau, les électeurs ne se sont pas mobilisés. Ils ont voté pour une image.
En fait, ils ont voté pour le chef de l'État une deuxième fois et non pas pour les candidats.

Nous avons les médias mainstream qui font de la contre-propagande permanente quand on essaye de redonner une information plus objective et défendre les intérêts souverains de la France.
Bien sûr, ça peut jouer un peu, mais je crois que c'est très minoritaire par rapport à l'image médiatique du nouveau chef de l'État.

On l'a bien compris, vous voulez envoyer des députés dans l'opposition.
Vous êtes talonné par le candidat du Front National.
Est-ce qu'un désistement en faveur de l'un ou de l'autre a été envisagé ?
Est-ce que vous avez pris contact avec eux ?

Malheureusement, pas de contact avec l'échelon local.
Il faut qu'ils réfléchissent à un fait très simple, toute voix qu'ils vont apporter au candidat Front National sur cette circonscription sera une voix pour le candidat d'Emmanuel Macron.
Tout ce que je combats depuis des années, le combat contre le manque de souveraineté nationale, la destruction de tout lien social, l'ubérisation de la société, l'abandon de la France, je le combats et le combattrai inlassablement.
J'ai donc besoin d'eux.
S'ils votent, par pur esprit partisan, pour leur candidat, ils feront élire un candidat d'En Marche!.
C'est un candidat qui n'a aucun lien avec cette circonscription, qui n'a aucun intérêt pour les gens du territoire et qui votera toutes les lois liberticides et toutes les lois qui iront contre l'intérêt national.

Je les appelle à un sursaut et à comprendre que ce n'est pas une affaire de partis. Il est important que les électeurs du Front National de cette circonscription comprennent qu'ils ont un élu en ma personne qui est patriote et qui défend les mêmes causes qu'eux. Il est important que dans l'avenir qui sera la recomposition des droites, je puisse faire entendre ma voix dans l'hémicycle.
Ce n'est pas une affaire de partis, mais une affaire d'électorat.

A l'avenir, il est très clair que les droites devront se réunir.
Ni le Front National seul, ni ce qui restera de l'aile gaulliste des Républicains ne pourront arriver seul au pouvoir.
Il est donc très important que les électeurs du Front National sur cette circonscription comprennent que je fais partie, modestement, de cette rénovation. Je porte des idées qui sont souvent très proches des leurs. De grâce, qu'ils permettent à un parlementaire libre et une voix libre, et des opinions fortes de les représenter à l'Assemblée nationale pour permettre le combat.
Encore une fois, toute voix portée sur leur candidat sera une voix portée à Emmanuel Macron et à son candidat qui n'a aucune incarnation sur le territoire.

Pour vous, votre position est claire, vous serez très clairement un député de l'opposition si vous êtes élu ?

Très clairement, je fais partie de l'opposition sur des tas de votes sur lesquels nous étions parfois peu nombreux. J'ai eu l'honneur de me battre avec des collègues très courageux.
Je pense qu'il faut faire partie d'une minorité agissante pour préparer la reconstruction du pays.

Nicolas Dhuicq
Nicolas Dhuicq
Médecin psychiatre

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois