Il paraissait tout à fait normal que la commune de Saint-Étienne-du-Rouvray rende hommage au père Jacques Hamel, un an après son martyre. Et la présence du chef de l’État n’avait rien d’incongru.

En revanche, la forme de cet hommage l'a été : car ni les articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme gravés sur la stèle, ni les propos de M. Macron déclarant que les objectifs des assassins du prêtre étaient de susciter un esprit de vengeance chez les chrétiens n’ont le moindre rapport avec la réalité du martyre du père Hamel.

Ce n’est pas parce qu’il aurait été un propagateur des « droits de l’homme » que le père Hamel a été égorgé devant l’autel où il célébrait la messe. Rien ne permet d’affirmer que cette fameuse déclaration ait joué le moindre rôle dans la décision de ses bourreaux. C’est parce qu’il était un prêtre catholique, un prêtre qui croyait en Jésus-Christ, Fils de Dieu, ressuscité, qui a donné sa vie pour le salut des hommes et leur a enseigné l’amour et le pardon, qu’il a été massacré. Et cela, personne ne l’a dit. Pas même Mgr Lebrun, qui a tenté d’une façon assez laborieuse de trouver des liens entre la fameuse déclaration et la vie chrétienne du père Hamel[ref]Bien qu’il ait au moins fait de discrètes allusions à la valeur spirituelle du martyre du père Jacques, rappelant que la fraternité est une vertu chrétienne, tous les hommes étant enfants du même Père, et qu’il ait même trouvé le courage de dire publiquement que "notre société qui ne sait plus où elle va après la mort, et se croit libre de faire tout ce que chaque individu souhaiterait, y compris abréger sa vie ou l’empêcher de naître", rompant le tabou qui interdit aujourd’hui le refus de considérer l’avortement et bientôt l’euthanasie comme des droits essentiels de l’homme.[/ref].

Rien n’indique non plus, d’ailleurs, que les fanatiques musulmans qui ont massacré le père Hamel cherchaient à créer un climat de vengeance chez les chrétiens.

Non, le père Hamel est mort parce que des fanatiques musulmans ont estimé servir leur Dieu en mettant à mort un prêtre catholique. Il est mort parce qu’il ne s’est pas soumis. Il est mort sans haine pour les hommes qui le frappaient, mais il a fort bien compris qu’il avait affaire non à des agents de Dieu mais à des émissaires de Satan.

Il ne faut pas oublier, non plus, que le père Hamel est mort parce que la France a été incapable de le protéger, bien que l’un des assassins ait dû, en principe, être particulièrement surveillé alors qu’il a été laissé en liberté sans qu’une réelle surveillance soit exercée.

Il ne faut pas oublier qu’il y a, en France, sans doute des centaines d’autres fanatiques que toute la politique du « vivre ensemble » n’adoucira pas, parce que pour « vivre ensemble », il faut que les deux parties le veuillent. Les bougies, les fleurs et les stèles porteuses des droits de l’homme ne peuvent rien contre des fanatiques religieux qui croient servir leur Dieu en tuant ceux qui en adorent un autre et qui ont déclaré la guerre à tous ceux qui ne se soumettent pas à leurs lois.

Ne pas manifester sa crainte et ne pas donner à l’ennemi le plaisir de vous voir renoncer à vivre normalement dans la mesure du possible est une chose. Vouloir traiter celui qui vous a déclaré la guerre comme s’il était présumé être un honnête citoyen en est une autre.

Comme le père Hamel, les chrétiens ne haïssent personne mais ils refusent le Mal, ils ne veulent pas de vengeance et ne souhaitent aux musulmans que le plus grand bien qu’ils connaissent : celui d’entrer dans l’amour du Père, du Fils et de l’Esprit.

Mais ils estiment avoir le droit d’être défendus par autre chose que des fleurs et des bougies.

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03 août 2017 à 14:32

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