Depuis que #MeToo, #BalanceTonPorc, le secrétariat d'État chargé de "l'Égalité entre les femmes et les hommes" et autres amusements ont été élevés au rang de phénomènes de société, les féministes chercheuses de truffes médiatiques ne se reposent jamais. À peine tordu le cou de la légende selon laquelle les femmes sont plus petites que les hommes parce qu'à l'âge des cavernes, ces messieurs les auraient privées de viande, une certaine Dora Moutot, journaliste de son état, fondatrice de la célébrissime Gazette du mauvais goût, vient de mettre le doigt sur une nouvelle inégalité. Inexpiable, forcément inexpiable.

Figurez-vous que, d'après une enquête du Kinsey Institute, 85 % des rapports sexuels finissent par un orgasme chez les hommes, mais seulement 63 % chez les femmes. Pour médiatiser ce scandale, la donzelle a lancé le compte Instagram "T'as joui ?" Et ce, après avoir été, comme Claudel, à côté du deuxième pilier de Notre-Dame, illuminée par les propos assez anodins d'un homme : les femmes auraient moins d’orgasmes "parce que celles-ci sont plus cérébrales, plus sentimentales, ont besoin de sentiments pour y arriver".

Mais les sentiments, ce n'est pas trop son truc, à Dora, elle préfère la technique "J’en ai ma claque que les hommes se cachent derrière cette idée que la sexualité féminine, c’est compliqué, pour justifier leur incapacité […] Ce que la jouissance féminine requiert, c’est un minimum de technicité et de connaissance de l’anatomie féminine." Et toc, c'est encore de la faute du mâle !

Mais aussi, selon la susdite experte, de celle des simulatrices qui, par leurs couinements feints, confortent ses salopards d'hommes dans leur autosatisfaction narcissique. Dans sa novlangue, ça donne "Simuler, c'est un déservice fait à toutes les femmes". Et tout ce que les hommes doivent simuler, pour mettre une femme dans leur lit, elle y pense ?

Autre grave question : pourquoi serait-il normal, pour un homme, de jouir "et de s’endormir tranquillement lorsque sa partenaire n’a pas joui" ? C'est vrai, ça, il ferait mieux de rentrer vite chez lui !

Et la "blogueuse-instagrammeuse" en quête d'attention n'en est pas à son coup d'essai. Au printemps, L'Express recueillait ses confidences sur un sujet nettement moins glamour, ses intestins : "Il y a environ 8 ans, je suis tombée malade. […] je me suis mise à ballonner tout le temps. Tout ce que je mangeais me donnait des maux de ventre terribles, des gaz à n'en plus finir." Depuis, elle a compris que, pour squatter les matinales des médias, le kama-sutra est visiblement plus porteur que "Guerre et Pets". Comme disent Les Inrocks, Dora Moutot "espère que le ministère de l'Éducation tombera sur ce compte, et lancera des campagnes d'éducation sexuelle adéquates". Le pire, c'est que c'est bien possible !

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16 septembre 2018 à 20:41

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