L'approche politique et économique totalement renouvelée que met en œuvre le président Trump selon son tempo trépidant lui attire des soutiens de plus en plus nombreux. Une bonne partie des économistes des grandes universités américaines d'abord, et bien entendu ses principaux inspirateurs, Douglas Holtz-Eakin, professeur à Princeton, Columbia et Syracuse (conservateur), et Alan Auerbach (gauche américaine), professeur d’économie à Berkeley.

Ils ont réduit à un silence confus le leader du courant anti-Trump, Paul Krugman, prix Nobel d'économie, qui écrivait en 2016 : "Si Trump est élu, l'économie américaine va s'écrouler et les marchés financiers ne vont jamais s'en remettre.". Le président Trump est à la tête d'un pays en plein boom économique, dont l'indice boursier a battu tous les records ; le redémarrage économique, l'embauche, les salaires sont au plus haut... L'entrepreneur mythique Elon Musk (Tesla) vient d'apporter son soutien aux mesures protectionnistes de Donald Trump : "Une voiture américaine vers la Chine paye 25 % de droits d'importation, mais une voiture chinoise vers les États-Unis paye seulement 2,5 %, soit dix fois moins... Nous voulons juste un résultat équitable [...] Rien de plus. J'espère que cela ne semble pas déraisonnable." Mais le président est aussi soutenu par de nombreux élus démocrates des États industriels. Et par les populations laborieuses, industriels et syndicats, qui reprennent espoir dans les anciens bassins sidérurgiques et ont cessé de voter démocrate comme ils le faisaient depuis... 1988.

Pourtant, Emmanuel Macron (produit relooké de l'ancien monde) a évoqué le risque d'une "guerre commerciale, dont tous les pays concernés sortiraient perdants" et a fait part à Donald Trump de ses "vives préoccupations au sujet des droits de douane". Lors d'un entretien téléphonique relaté par l’Élysée dans un communiqué de vendredi soir, Emmanuel Macron aurait souligné que "de telles mesures visant des pays alliés, qui respectent les règles du commerce mondial, ne seraient pas efficaces pour lutter [contre] les pratiques déloyales" (mais bien en peine de nous dire ce qui serait efficace selon lui...). Et il a cru bon aussi (en a-t-il le pouvoir ?) de menacer : "L'Europe répondra de manière claire et proportionnée contre toute pratique infondée et contraire aux règles du commerce mondial." Il n'a donc pas compris que, au-dessus des "règles du commerce mondial" (non consenties par les peuples), il y a le droit des nations souveraines de décider souverainement comment survivre dignement en sauvant leurs forces productives. Cela rien, non rien, ne peut le vaincre. Si Emmanuel Macron l'ignore, il ne tardera pas à le découvrir - trop tard.

Une réunion aura lieu, lundi 12 mars à Bruxelles, à laquelle participeront, selon Bruno Le Maire, "l'ensemble des industriels de l'acier qui opèrent en France" (litote qui inclut l'Indien Mittal). Nous en verrons le résultat, probablement pas au niveau.

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11 mars 2018 à 15:13

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