« Le discours de Matteo Salvini est juste, responsable et humain »

Nicolas Bay, député français au Parlement européen et coprésident du groupe ENL (Europe des nations et des libertés), revient sur l'actualité de ces derniers jours au micro de Boulevard Voltaire : grogne des agriculteurs qui bloquent les raffineries, attitude d'Emmanuel Macron au G7, polémique soulevée par la programmation du rappeur Médine au Bataclan et refus inédit du gouvernement italien d'accueillir l'Aquarius, un bateau de migrants.

À l’appel de la FNSEA, les agriculteurs ont manifesté et bloqué des raffineries Total un peu partout sur le territoire.
Que pensez-vous de ces actions ? Soutenez-vous l’action des agriculteurs français ?

D’une manière générale nous soutenons bien sûr ces agriculteurs qui refusent de mourir. Ils refusent de continuer de subir une concurrence déloyale, sauvage et organisée par l’Union européenne dans le cadre des traités du libre-échange avec le Canada, les pays d’Océanie et d’Amérique du Sud. Cela va provoquer un dumping social et environnemental tel que l’agriculture française va disparaître par pans entiers.
Nous subissons aujourd’hui ce qu’a subi l’industrie française ces dernières décennies. Aujourd’hui, elle est réduite à sa portion congrue.

Ce week-end s’est déroulé le G7 avec notamment la présence d’Emmanuel Macron, Justin Trudeau et Donald Trump. Le sujet du libre échange a été évoqué de manière globale.
Qu’avez-vous pensé de la prestation d’Emmanuel Macron ?

Emmanuel Macron est arrivé au G7 avec une forme de suffisance et d’arrogance qui contraste avec le fait qu’il n’a, comme à chaque fois sur la scène internationale, strictement rien obtenu.
Il est frappant de voir les jugements moraux de tous les participants de ce G7 à l’égard de Donald Trump. Personne ne supporte que les États-Unis défendent leurs intérêts.
Les États-Unis s’engagent dans une compétition commerciale. Il ne s’agit pas d’être d’accord ou non. C’est un constat. Il faut que les nations européennes se défendent, se protègent et mettent en œuvre les mesures de protectionnisme qui sont le seul moyen de défendre efficacement notre économie.

Que pensez-vous de la taxe imposée par Trump sur l’acier et l’aluminium ?
Suggérez-vous une politique équivalente en France et dans l’Union européenne ?

Je crois qu’il y a un certain nombre de produits que l’on devrait davantage protéger. Nous devrions mettre en place des protections douanières, soit des taxes soit des quotas qui permettraient de défendre efficacement certains secteurs menacés de notre économie. C’est ce que fait Donald Trump avec l’acier et l’aluminium. Il le fait d’ailleurs principalement contre l’acier et l’aluminium chinois.
Il est évident que ce n’est pas avec des mesures purement symboliques et très politiques, par exemple en faisant des protections douanières contre le Bourbon ou les Harley-Davidson que nous allons défendre notre économie. C’est uniquement une manière de protester contre l’attitude des États-Unis. Nous devons défendre efficacement notre économie en mettant les protections nécessaires.

Réjouissez-vous de l’élection de la Ligue et du mouvement cinq Étoiles ?
Que pensez-vous de la politique mise en œuvre en Italie ?

Matteo Salvini se montre à la hauteur des espérances des électeurs italiens. La coalition gouvernementale s’est immédiatement mise au travail. Le ministre de l’Intérieur est au travail et se comporte comme doit se comporter un ministre de l’intérieur, c’est-à-dire avec des signaux clairs, des messages clairs et des mesures claires.
Il dit clairement qu’il n’y a plus de place pour l’immigration clandestine ou pour accueillir des centaines et des centaines de milliers de migrants.
Lorsqu’il est confronté à un cas très concret, par exemple lorsqu’un navire a quitté les côtes libyennes pour se rendre en Italie, pour la première fois, l’Italie n’accueille pas ce navire avec des migrants.
C’est un message clair qui dit aux clandestins qu’il n’y a pas d’eldorado européen, qu’ils ne peuvent pas venir et qu’ils ne seront pas accueillis. Ce discours est un discours juste, responsable et humain. Il est profondément inhumain d’inciter par des discours larmoyants et accueillants des centaines de milliers de malheureux à prendre des risques inconsidérés, à engraisser les mafias et les passeurs et et à parfois mourir en Méditerranée pour rejoindre les côtes européennes.
Un vrai discours responsable est de dire qu’ils ne seront pas accueillis et donc qu’ils ne doivent pas tenter la traversée.

Le rappeur Médine doit programmer un concert au Bataclan en octobre. Il a sorti un album intitulé « Jihad ». Il est aussi l’auteur de paroles assez polémiques.
Que pensez-vous de cette polémique ?

Il est particulièrement mal venu que ce rappeur se produise au Bataclan. N’oublions pas que c’est l’un des lieux où la France a été ensanglantée et endeuillée par l’islamisme radical et le terrorisme islamiste.
On voit des intellectuels, des sportifs et des chanteurs qui participent à cette mouvance islamiste. Ce rappeur Médine est présenté comme quelqu’un qui combattrait le Djihad. Mais en réalité, il a lui-même des positions très ambiguës. Il s’était même montré à la tribune d’une réunion de l’UOIF, c’est-à-dire des frères musulmans. C’est bien la preuve qu’il est plein d’ambiguïtés à l’égard de l’islam radical.
Je crois que ce n’est vraiment pas sa place de venir au Bataclan. Si nous acceptons cela, ce sera un signe que la France n’est pas prête à mener impitoyablement le combat contre l’islamisme radical en France.

Nicolas Bay
Nicolas Bay
Homme politique - Député européen, vice-président du groupe Identité et Démocratie, président du groupe Rassemblement National au Conseil régional de Normandie

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