Pour Dieudonné, le cerveau des attentats du 13 novembre 2015 est une victime

"Le cerveau des attentats du 13 novembre 2015 est une victime." Ne quittez pas cette page, quelle que soit la réaction que vous inspirent ces propos, ils ne sont pas de l’auteur de ces lignes mais de l’incomparable Dieudonné. « L’humoriste » a beau être adulé par une bande de déficients du QI, ses propos ne sont pas drôles du tout. Il souhaite rencontrer Salah Abdeslam et lui a écrit une lettre dont le contenu fait frémir.

Nous ne voulons pas parler des actes qui vous sont reprochés. Ce qui nous intéresse est de comprendre votre état d’esprit et les raisons qui vous ont poussé à agir. La violence est un mode d’expression qui surgit quand tous les autres ont échoué : l’attentat a pour but d’envoyer un message fort qu’on ne peut transmettre autrement. C’est en tout cas comme ça que nous le comprenons. En discutant avec vous, nous espérons mieux comprendre la profonde révolte qui vous habite et à laquelle la société reste sourde.
J’ai moi-même été condamné pour apologie d’acte de terrorisme, au moment de ce qu’il est convenu d’appeler les attentats de Charlie Hebdo, pour ne pas m’être senti assez Charlie : on m’a reproché d’avoir écrit sur Internet : “Ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly.”

Salah Abdeslam est accusé d’actes de terrorisme qui ont provoqué 130 morts et des centaines de blessés, au nom de l’islam. Le propos de Dieudonné peut être retourné, manipulé dans tous les sens : il s’agit bien d’une évidente marque de sympathie envers un individu qui n’en mérite aucune, un criminel, un assassin, qui ne regrette rien, ne renie rien et ne dit rien.

Les avocats de Dieudonné tentent de relativiser. Selon eux, il s’agit d’une "volonté de comprendre le moteur qui a conduit à ces actes". Laissons cela aux psychiatres. En réalité, ne serait-ce pas plutôt l’antisémitisme obsessionnel de Dieudonné qui le rapproche d’un terroriste musulman dont l’amour pour les juifs doit être assez modéré ? Chacun se souvient des propos tenus par ce triste bouffon, sur lesquels monsieur Valls s’était rué pour faire interdire son spectacle, lui assurant ainsi une vaste publicité. Pour le plus grand bonheur des racailles de banlieue pour qui balancer du feuj est un des sports favoris.

"Nous ne voulons pas parler des actes qui vous sont reprochés." N’est-ce pas quand même l’essentiel ? "L’attentat a pour but d’envoyer un message fort qu’on ne peut transmettre autrement." Si les mots ont un sens, ils constituent une apologie. Nulle condamnation, nul recul, nulle dénonciation d’une abomination. Dieudonné « comprend » les mobiles du crime, qu’il ne condamne pas. À ce compte, on peut raisonner de la même manière à l’égard de tous les criminels de masse dont les tueries ont ensanglanté le XXe siècle. Certains ne s’en sont pas privés. Les apologistes de l’horreur communiste, bien sûr. Mais aussi les négationnistes que la loi Gayssot voue à l’emprisonnement.

Cette loi de répression est liberticide et doit être abrogée. Et Dieudonné doit bénéficier de la liberté d’exprimer ce qu’il pense, sans condamnation a priori et encore moins automatique. Mais cette liberté n’est pas absolue et implique une responsabilité : lorsqu’elle est utilisée de telle manière qu’elle aboutit à justifier des horreurs, il n’est pas illégitime que la société poursuive leurs auteurs, tout simplement pour atteinte à la dignité humaine.

Les propos de Dieudonné sont simplement abjects. Le juge d’instruction a rejeté sa demande de communiquer avec le terroriste. Comme le note Marianne avec acidité, il pourra se consoler en rencontrant son ami Carlos. On a les fréquentations qu’on mérite…

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