Le deuxième tour de la présidentielle reste très ouvert !

cover-r4x3w1000-58f8a094a5be9-000-nj8s5

Tout le monde semble dire que le second tour de l’élection présidentielle est déjà plié : Macron a suffisamment d’avance pour s'assurer une élection de maréchal. Il a même fait la fête comme s’il s'y voyait déjà.

Au Front national, certains ressortent la vieille rengaine que l’échéance décisive sera 2022, oubliant qu’en politique, les trains passent rarement deux fois.

Les médias, tout au long de la fastidieuse soirée du 23, nous ont ressassé qu’il n’y avait qu’un seul vote possible - Macron - et qu’il fallait impérativement « faire barrage au Front national ».

Les derniers mois nous ont pourtant rappelé que ceux qui pensaient gagner dans un fauteuil, comme Fillon en janvier, s’exposent à bien des déconvenues. La présente campagne, plus que d’autres, nous a habitués à d’étonnants rebondissements.

Les sondages sont à 60/40 en sa faveur. Mais ils étaient aussi à ce niveau en faveur de Clinton contre Trump à deux semaines de l’élection et c’est Trump qui a gagné. En 2012, Sarkozy devait être battu avec le même écart : il n’a perdu que par 52/48.

Contrairement à ce qu’assènent les médias, le scrutin est encore très ouvert.

Marine Le Pen n’est certes pas arrivée en tête. 21,3 % (soit 2,7 % au-dessous de Macron), c’est moins que les 27 % annoncés pendant longtemps. La différence, c’est tout simplement Dupont-Aignan à presque 5 %. Plus Lassalle, Asselineau, Cheminade qui pêchaient peu ou prou dans les mêmes eaux.

Les reports de voix sont encore très incertains : les électeurs de Hamon iront pour la plupart à Macron, c’est sûr. Ceux de Mélenchon n’iront pas à Le Pen, mais quelle proportion s’abstiendra ? Les gens de l’extrême gauche ne sont pas tous complètement idiots et ils voient bien, pour la plupart, que Macron, candidat de la haute finance, est aux antipodes de ce qu’ils sont.

Les Républicains sont coupés en deux mais pas au niveau des dirigeants qui, presque tous, ont déjà appelé à voter Macron, y compris Fillon. Leurs électeurs, en revanche, sont loin d’être sur la même ligne. Il n’est pas sûr que, surtout en province, ils suivent ces consignes. Déjà 40 % ont l’intention de voter pour Marine Le Pen. Que feront les autres ?

Au total, les deux camps sont plus équilibrés qu’il ne paraît. D’autant que l’électorat de Marine Le Pen est stabilisé : ceux qui ont voté pour elle au premier tour, comme la grande majorité de Français, savent qui elle est. Très peu de Français, en revanche, savent qui est vraiment Emmanuel Macron. Nous pensons, bien sûr, aux 2 millions d’euros gagnés chez Rothschild et qu’il aurait dépensés à raison d’un SMIC par jour sans rien mettre de côté : étrange personnalité pour lui confier la France ! Certains de ceux qui ont assisté à ses réunions ont eu le même sentiment de quelqu’un de bizarre, voire malade.

Les 58 % de Français propriétaires savent-ils qu’il se propose de sensiblement augmenter l’impôt foncier ? Qui sait que Macron est le principal auteur du plafonnement des allocations familiales de décembre 2014 et que la politique familiale ne figure même pas au programme de ce candidat notoirement « gay-friendly » ? Qu’il veut ouvrir encore plus grand les portes de l’immigration ? Qui sait qu’il envisage - libéralisme oblige - de généraliser le travail du dimanche ? C’est tout cela et bien d’autres choses que ne savent ni ses électeurs du premier tour, ni ceux qui comptent se reporter sur lui au second.

Or, ils ont le droit de le savoir. On ne confie pas la maison France à n’importe qui. Sa rivale a deux semaines pour faire la lumière sur lui. Toute la lumière. Il faut espérer qu’elle le fera mieux que Fillon, à qui cette tâche revenait au premier chef et qu’il a si mal accomplie.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois