Des VTC par les femmes et pour les femmes !

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J-1 : mercredi 12 septembre, une nouvelle appli de VTC (voiture de transport avec chauffeur) nommée "Kolett" sera née. Ses courses seront effectuées uniquement par des femmes et pour des femmes.

#MeToo est passé par là. Valérie Furcajg, cofondatrice de l’application, l’explique au Parisien : "Il m’est arrivé de sortir d’une soirée à une heure assez avancée et d’hésiter à prendre un taxi. Dans ces situations, on n’a pas forcément envie de se retrouver seule dans une voiture avec un inconnu." Quant aux clients, Valerie Furcajg précise que les hommes seront acceptés "uniquement s'ils sont accompagnés par une femme".
 
« Des taxis réservés aux femmes et conduits par des femmes. Des salles de sport réservées aux femmes, des piscines réservées aux femmes… Pourquoi pas, tant qu’on y est, des écoles pour filles avec que des maîtresses ? », grommelle ma jeune voisine de table. Je marmonne à mon tour. Elle me fait répéter "Comment ça, c’était comme ça, avant ?"

Je lui montre l’école d’en face, très IIIe République. C’est gravé dans le marbre : « filles » à droite, « garcons » à gauche. Elle n’en revient pas.
 
Le problème du traitement de la différence, ethnique ou sexuelle, n’est pas nouveau. Mais on le croyait réglé.

Pour les « supposées races », tout était clair. L’apartheid était un scandale, et le métissage l’avenir de l’humanité. Mais voilà qu’en 2018, des « ateliers non mixtes » réservés aux Noirs ou aux « minorités ethniques » ont fleuri, à Tolbiac, dans le 9.3, à Trappes…

Pour le sexe, on croyait aussi la question tranchée. Mixité partout. Même l'Automobile Club et le Rotary ont fini par céder. Seule l’Église résiste encore. Et voilà que la non-mixité se revendique et s’expose !
 
« Mais rejeter des candidatures en se fondant sur le critère du sexe est discriminatoire, donc illégal ! L'article L1142-1 du Code du travail dit bien que nul ne peut mentionner ou faire mentionner dans une offre d'emploi le sexe ?", argumente ma voisine.
 
Oui, mais ça, c’était avant. Valérie Furcajg est une femme d’affaires mais aussi une humaniste. Réserver ses emplois aux femmes, c’est une mesure inclusive. Car pourquoi 5 % seulement de femmes parmi les chauffeurs de VTC, alors que ce job sans qualification autre que savoir conduire et « très rémunérateur en soirée » pourrait sauver nombre d’entre elles de la précarité ?

Alors, au diable la « non-discrimination » ! Un truc du XXe siècle, ça ! Qui concerne les mâles blancs et la bonne vieille Europe de papa. 
 
D’ailleurs, si vous n’avez pas compris, regardez Plus belle la vie. Ce feuilleton vous offre gratuitement chaque soir, sur France 3, l’explication de ce que vous ne pouvez pas comprendre si la lèpre patriarcale vous ronge à votre insu : Samia, qui a déjà plébiscité la salle de sport réservée aux femmes, prendra avec bonheur un VTC Kolett dès son lancement. Et, bien sûr, Kevin, qui, justement, a postulé pour un job de VTC hurlera à la discrimination. Mais il finira par s’incliner. 

Et cette attitude "women-friendly", ouverte et citoyenne, rencontrera de manière providentielle la seule vraie loi : la loi du marché.

Il y a un besoin ? Des clients ? Top là, on lance l’appli. T’as de la tune ? On lance le produit.

Encore plus belle, la vie !

Catherine Rouvier
Catherine Rouvier
Docteur d'Etat en droit public, avocat, maitre de conférences des Universités

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