Des députés LREM veulent un pavillon français pour l’Aquarius : euh, rien de plus urgent ?

Aquarius

Alors que le bateau Macron prend l'eau de toutes parts, deux députés LREM de sa majorité n'ont rien trouvé de plus urgent, pour l'avenir de la France et le bonheur des Français, que de demander au Premier ministre de donner un pavillon français à l'Aquarius. Jean-François Mbaye et Aina Kuric (la seule députée LREM à avoir voté contre la loi Asile et Immigration de... Gérard Collomb) ont décidé d'écrire à Édouard Philippe pour lui demander d'agir. Ils déposeront, prochainement, une question écrite demandant quelles sont « les intentions de la France concernant le sort de l'Aquarius ». Interrogée par Le HuffPost, la députée précise que c'est bien la question du pavillon français qui est en jeu.

Rappelons que, grâce à Matteo Salvini, ce bateau passeur de migrants a perdu son pavillon panaméen, devenant de facto un bateau pirate. Rappelons, aussi, que sa dernière intervention où il est allé chercher des Libyens riches qui déménageaient avec famille, bagages et animaux de compagnie a scandalisé.

C'est dans ce contexte que la gauche fait de la surenchère sur ce sujet, érigeant ce bateau en symbole. Cet Aquarius, c'est l'église Saint-Bernard de Jean-Louis Debré il y a vingt ans. Et il est bien parti pour devenir l'enjeu de la campagne des élections européennes. Ce samedi, la gauche hamoniste, mélenchonniste et verte battait le pavé sous ce mot d'ordre : "Donnons un pavillon français à l'Aquarius", un slogan qu'a d'ores et déjà repris la future tête de liste écologiste aux européennes Yannick Jadot.

Et visiblement, dans le parti du Président, certains veulent eux aussi leur label « gauche-Aquarius ». Un badge qui pourrait leur être utile un jour, qui sait, au cas où Emmanuel Macron n'enchaînerait pas les quinquennats et où il leur faudrait se reconvertir et traverser la rue pour retrouver un poste. Il faut croire que ces deux députés estiment qu'avec le départ de Gérard Collomb, il y a une occasion de réorienter la doctrine macronienne en matière d'immigration. Mais, justement, la démission du ministre de l'Intérieur et le double jeu macronien sur l'accueil des migrants n'ont montré qu'une chose : qu'il n'y a pas de doctrine en la matière, et seulement une gestion qui se veut habile mais qui, en fait, ne trompe personne.

Assurément, l'Aquarius est en train de devenir un symbole. Un de ces symboles comme la gauche les aime. Mais nous sommes à une époque où tous ces symboles – le rappeur au grand cœur, le sauveteur sans frontières – qui ont mis auparavant des années ou des décennies à montrer leurs vilains dessous les dévoilent quasi instantanément. Encore un « en même temps » qui revient en boomerang briser la vitrine de son promoteur.

Oui, l'Aquarius est bien devenu un symbole, celui des atermoiements et des faiblesses du Président Macron. En cet automne de l'An II de son quinquennat où notre Président se hollandise de jour en jour, défié par ses ministres, tancé - selon les gazettes - par son épouse, il lui suffit de se reporter à octobre 2013 pour comprendre ce qui lui arrive : l'Aquarius, c'est la Leonarda d'Emmanuel Macron.

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