Démarchage et arnaques par téléphone, la chasse aux honnêtes gens continue !

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Mon fixe sonne. « Allô, Monsieur Minar, je suis Stéphanie Ducarton », me dit une voix féminine avec un très fort accent étranger. « Vous avez gagné un superbe cadeau à venir chercher en couple à l’hôtel Machin à Trifouillis-sur-Inondation. Vous connaissez l’hôtel Machin ? Nous vous y attendons demain à partir de 10 heures, venez avec votre épouse. »

« Ah oui, c’est bien ça, un cadeau », en prenant mon air le plus bête possible (ça m’est assez facile, presque naturel, il n’y a pas que Macron qui ait fait du théâtre). Puis, changement de ton. "Bon, assez ri, je ne m’appelle pas Minar, mais Mignard, pas plus que vous ne vous appelez Stéphanie. C’est pas joli de chercher à gruger les personnes âgées, passez-moi votre patron, que je lui cause deux minutes." La pseudo-Stéphanie raccroche illico.

La technique de ces malfrats est simple. D’abord, les robots choisissent, dans l’annuaire de la région où l’entreprise a loué un local pour quelques jours, des patronymes aux prénoms pas très jeunes, genre Jean-Charles ou Jean-Michel. Appels à venir en couple chercher un cadeau, un panier garni de pâté de foie bas de gamme, d’une bouteille de mauvais pinard et de boudoirs industriels. Puis des vendeurs tombent sur le malheureux couple de retraités agricoles (ou autres) et commencent à les entreprendre sur leur literie, leur vieux canapé ou que sais-je. J’ai eu connaissance de cruels abus de faiblesse, au sens pénal du terme, du genre, en prenant l’assistance à témoin, "Regardez le vieux, il n’est même pas capable de payer un canapé à sa femme !"

L’administration française (Direction générale de la répression des fraudes, et directions départementales de la protection des populations) lutte journellement, et dans l’ignorance totale du grand public, contre ces arnaqueurs de personnes âgées. Ceux-ci jouent avec cynisme de l’innocence de générations d’honnêtes gens pour qui ce genre d’arnaque est tout simplement impensable. Leur bonne foi ancestrale ne peut concevoir de telles fourberies.

Le député LR des Ardennes, Pierre Cordier, s’est dressé contre ces abus criants en proposant une parade simple par le renversement du consentement. Seul l’abonné ayant explicitement accepté d’être démarché pourrait être dérangé chez lui. Les autres numéros seraient inaccessibles.

Mais voilà, ce texte consensuel pour plus de 92 % des Français a été refusé par la majorité macronienne de l’Assemblée nationale. Et la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, Delphine Gény-Stephann, a glorieusement annoncé la création d’un groupe de travail ! Autant dire que la proposition de Pierre Cordier, simple et courageuse, n’est pas près de voir le jour.

Et pourtant, certains commerçants devant exposer et disposer d’un stock important, comme les marchands de meubles, souffrent durement de cette concurrence déloyale.

Première conclusion : la loyauté des transactions n’est pas le souci majeur des macroniens.

Seconde conclusion : le sort des retraités de la France dite périphérique n’est pas, non plus, la préoccupation principale des macroniens.

Que chacun en tire les leçons qui s’imposent.

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