CSG : bien sûr que les parents vont payer…

Il y a un rapport particulier entre ces retraités les plus « nantis » qui hurlent à la spoliation dans les rues et cette caste de quadragénaires gâtés, arrivés au pouvoir par la grâce des étiquettes décernées par l'enfant gâté en chef : Macron.

Les premiers sont les parents des seconds. Ces anciens-là, étudiants en 1968, la plupart issus de familles aisées, de familles d'enseignants, pour beaucoup, qui avaient su propulser, grâce à l'école, leur progéniture aux meilleurs postes, ont à l'époque choisi une autre forme d'éducation pour leurs jeunes devenus précieux. Ils ont fait la révolution contre les carcans, le collectivisme, la préséance et voulu l'épanouissement personnel, l'individualisme, la jouissance.

Ils ont promu une nouvelle forme d'éducation, se sont tus dès que le petit a dit ses premiers mots. Ils se sont esbaudis devant les premiers gestes de leurs enfants chéris, ils les ont félicités au moindre lever de petit doigt, leur ont permis de gagner à tous les jeux de société de l'époque, les laissant ainsi s'illusionner.

Eux et les grands-parents en ont fait des enfants centraux, sans coercition, pour ne pas brimer leur développement psychoaffectif, pour ne pas brider leur parole, pour favoriser leur estime de soi, pour se faire aimer de leurs enfants, pour se faire pardonner leurs absences : il travaillaient dur.

Ils leur ont aussi tout donné, tout offert. Après tout, ils avaient les moyens, pourquoi se priver, les priver ; eux-mêmes avaient tellement souffert. Ils ont aussi ri des bêtises, il fallait comprendre, dialoguer, expliquer, ne pas punir, ne pas sanctionner, ça ne sert à rien et puis, à quatre ans, on ne peut pas comprendre, c'est bien connu.

Et ces chers enfants se sont fait obéir de leurs parents, dès qu'ils ont su parler, dès qu'ils ont su marcher, dès qu'ils ont su demander, exiger, violemment parfois. Bien sûr, tout cela fut gradué, étalé dans le temps, mais tout cela a bien démarré avec cette génération qui vient d'accéder au pouvoir. De cette éducation voulue nouvelle, on a tiré des enfants surpuissants, arrogants, n'entendant pas un seul instant que leurs parents leur refusent quoi que ce soit. Ils « assument » les gamins ; facile d'assumer quand on n'a jamais connu la sanction. Ces parents n'ont jamais été capables de dire non à ces têtes blondes craquantes, positionnées en centres familiaux, érigées sur des piédestaux et dépourvues de cette perception de la barrière des générations qui instituait une forme de respect tacite devant l'aïeul.

La perception de ces jeunes issus de belles familles est, au contraire, inversée. L'adulte s'est toujours tu, leur a toujours obéi, a toujours satisfait leurs désirs, a toujours cédé. Pourquoi en serait-il autrement maintenant que, grandis, ces enfants-là sont au pouvoir ? Ces vieux vont payer, comme ils l'ont toujours fait ; ils vont aussi tout passer, comme ils l'ont toujours fait, à leurs chers enfants.

Tant pis pour les autres, ceux qui n'ont pas forcément eu les moyens de gâter pourrir et dont les enfants n'ont pas pu accéder au pouvoir : ils vont payer aussi.

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