Sans préjuger de possibles conclusions bilatérales ou de profonds désaccords, le rendez-vous de Singapour entre Donald Trump avec Kim Jong-un, le mardi 12 juin, est marqué de nombreux symboles. Seront-ils propices à une marche vers des horizons plus clairs ?

Le monde est-il haletant, attendant l'issue de ce duel au sommet, ou sera-t-il concentré sur le ballon rond qui va saturer les écrans ?

Voici quelque-uns des étranges signes qui pourraient marquer, voire déterminer, l'issue de cet inhabituel événement, toujours programmé à l'instant.

Singapour, ancienne Singapura devenue Singapore en anglais, est la ville du lion. Cité-nation multiculturelle – multiraciale, pour être précis, nonobstant le bannissement du mot race -, elle est quasiment située à l'équateur, ce qui traduit une certaine insensibilité aux grandes forces telluriques. On y vit très bien, tout est parfaitement organisé et exemplaire, mais cette aseptisation, liée à la concentration, peut conduire à un certain ennui. J'en fis l'expérience naguère comme résident…

Le merlion, le symbole de la ville, est une représentation hybride à tête de lion et corps de poisson, ou plus précisément de sirène. La statue totem dominant Marina Bay crache son eau, comme une altière provocation au monde.

Le dynamisme de la société, dirigée par la diaspora chinoise, illustrée par le félin – sexe mâle - , s'appuie sur la diversité et la souplesse d'une population aux origines diverses – la queue de la sirène - mais adhérant fortement à la nation sous le slogan « one nation together ».

Ce décor est-il une figure allégorique des caractères et volontés des deux protagonistes ? Le grand blond avec ses exubérances verbales fera-t-il entendre raison au petit gros madré, derrière son sourire jaune ? Venant du sommet du G7 au Canada où il aura dû affronter les deux tigres (de papier) associés Macron et Trudeau, nul doute que le premier sera bien échauffé pour discuter avec discernement, objectivité et sérénité...

Car, comble de signes avant-coureurs, le jour « J » de ce conclave transpacifique est la commémoration de saint Guy ! Si Le Coréen ne se réfère pas au calendrier grégorien, l'Américain ne saurait échapper à la tradition. Et ce nom qui rappelle la danse éponyme évoque de possibles hystéries épileptiques spontanées dont les deux « leaders » sont coutumiers !

Quand Trump exige la totale dénucléarisation de la Corée du Nord, alors que l'atome est la carte maîtresse de Kim, ce désaccord initial préjuge guère d'une issue facile, voire d'une poursuite des entretiens. Faudra-t-il de subtils cocktails au bourbon et alcool de soja pour alléger l’atmosphère et éviter les portes qui claquent ?

Wait and see...

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09 juin 2018 à 8:50

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