Est-il entre les mains de Poutine ? Des néoconservateurs ? Ou bien Trump veut-il tout simplement régler ses comptes ?

Reprenons.

Bel exemple d’ingérence dans les affaires intérieures d’un État : l’ensemble de la classe politique et de la presse européenne et « occidentale » avait publiquement fait campagne pour Hillary Clinton, et surtout contre Donald Trump. C’est d’abord des « États profonds » australien et britannique (en particulier le MI6) que la plus grande machination du siècle - ce « dossier Steele », qui a servi de déclencheur à la « poutinisation » de Trump, alimentant ensuite le coup d’État rampant médiatico-parlementaro-judiciaire qui mine Trump depuis dix-huit mois - qu’est partie la première torpille commanditée par les amis de madame Clinton et du sénateur McCain.

Aussi, dire que Trump a une dent contre Theresa May est un euphémisme. Quant à Angela Merkel et son « Union-européenne-devenue-l’OTAN », tous sont dans le collimateur d’un président qui voue une haine et un mépris sans nom à l’égard de toute cette superstructure parasitaire européenne. Seul Macron, qui n’avait pas voté contre Trump n'étant pas encore élu, a échappé à l’ire trumpienne. Premier paramètre…

Dès son élection, la chasse au Trump a été lancée par l’infrastructure des polices et services secrets (anciens et nouveaux) au service du projet hégémonique mondial des néoconservateurs. Trump, président tronqué, n’a ainsi aucun pouvoir sur son ministère de la Justice (dont dépend le FBI), la NSA, la CIA, et les treize autres agences de renseignement, sans oublier la machine Mueller, qui tous tentent toujours, aujourd’hui, de bâtir un dossier pour sa révocation (impeachment). Deuxième paramètre…

Pour survivre, Trump a dû faire usage de trois anticorps : le premier, c’est l’armée. En arrosant au-delà du concevable les budgets du général Mattis et ceux des anciens combattants, Trump a créé sa garde prétorienne à l’intérieur autant qu’il a projeté à l’extérieur une image d’homme belliqueux. Il a ainsi « retourné » le complexe militaro-industriel. Son second anticorps est l’Arabie saoudite, immense lobby washingtonien qui, d’une part, gomme la perception « islamophobe » de Trump et, d’autre part, achète à ne plus savoir qu’en faire des armes au dit « complexe ». Pour le troisième anticorps, celui qu’Obama n’aimait pas, il s’agit simplement de Benyamin Netanyahou, qui a permis à Trump la neutralisation d’un handicap de poids : l’hostilité majoritaire à son égard de la communauté juive américaine. Troisième paramètre…

Ces paramètres expliquent la politique étrangère de Trump. Il fait œuvre positive en Corée et en Europe où il est visiblement en train de déconstruire le système de l’après-guerre en « rongeant » Bruxelles et l’OTAN, en « rackettant » financièrement et commercialement leurs dirigeants à la façon d’un mafieux du New Jersey, en soutenant le projet de la Mitteleuropa (celle des « trois mers ») ou en ayant le courage de garder le cap sur une « détente » (attendons de voir) avec la Russie tout en serrant la vis à la Chine pour mieux négocier. Bref, il se montre ici un président autonome, qui renverse les idoles. Par contre, point d’autonomie vis-à-vis des Saoudiens et Israéliens : il s’aligne purement et simplement sur leur plan d’affaire commun - l’éradication de l’Iran -, ce qui pourrait faire de Trump un nouveau président Johnson ou un nouveau George W. Bush.

Le combat pour l’hémisphère nord se poursuit.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 03/11/2023 à 11:12.

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12 juillet 2018 à 16:41

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