Jacques Bompard publie un pamphlet, Contre Macron, qu'il accuse d'être "une fabrication et un élu de nulle part".

Candidat aux législatives, il souhaite que de nombreux hommes libres, comme lui, se présentent pour faire entendre la voix du peuple, trop souvent étouffée par des partis discrédités.

Depuis dimanche, Emmanuel Macron est le nouveau président de la République française. Vous avez sorti un pamphlet qui s'intitule : CONTRE MACRON.
Le titre est assez clair.
Qu'est-ce que vous reprochez le plus à ce nouveau président de la République ?

D'être une fabrication!
Ce monsieur n'a été élu de nulle part et nous le voilà maintenant en président. Il est évident que ça me scandalise.
Il était également important de dire que Macron n'est pas l'homme nouveau qu'on nous présente. Il était à l'Élysée sous Sarkozy par l'entremise de Jean-Pierre Jouyet. Macron est tout sauf un entrepreneur, mais bien un énarque de plus.
Le programme de Macron, c'est toujours plus pour les marchés et toujours moins pour les Français.
Il est bien évident que les gens qui réfléchissent le savent déjà et sont extrêmement inquiets comme d'ailleurs je le suis.

On a beaucoup parlé d'Emmanuel Macron comme de l'héritier de François Hollande. Est-ce que ce que vous craignez, c'est la continuité de la politique du quinquennat précédent ?

Avec Hollande, c'était absolument surprenant, c'était la sottise, la sottise prétentieuse, au pouvoir. Macron, je ne peux pas dire ce qu'il sera demain puisque je ne le sais pas, mais j'ai peur qu'il soit encore plus irresponsable que l'était Hollande.
C'est ça ma hantise. J'ai suivi sa campagne et il est amusant de couper le son. Quand vous coupez le son, vous voyez des choses que vous ne voyez pas quand le son est là.
Quand on coupe le son, on a assez peur de ce qui risque de se passer demain.
J'espère par contre, fébrilement, me tromper.

Les Législatives approchent. Vous vous présentez aux Législatives.
Quelle sera la forme de l'opposition à Emmanuel Macron pendant ce quinquennat ?

Je crois que d'abord, on ne sait absolument pas ce qu'il va faire et on ne peut pas le savoir. On ne connaît pas son programme. Il a dit tout et son contraire. Et donc on ne sait pas ce qu'il va faire.
Je crois qu'il faut voir la Chambre qui est élue, à quoi elle ressemblera, et voir la qualité des hommes qui la feront. Aujourd'hui, on a réduit le politique aux appareils des partis.
Un élu peut être un très brave garçon et voter très mal parce qu'il n'a pas la liberté de voter. Il est obligé de faire ce que son parti lui dit.
Ce qui nous manque dans ce pays, c'est des hommes libres, des hommes au service du peuple. Hélas, aujourd'hui, il y en a extrêmement peu et d'ailleurs je me suis trouvé la plupart du temps tout seul durant le mandat précédent.

Une bonne nouvelle que pourrait apporter Emmanuel Macron est l'explosion des différents partis, du Parti Socialiste jusqu'au Front National qui ressort un peu affaibli de cette élection.
Est-ce que pour vous c'est l'occasion de voir apparaître des hommes plus libres ?

Je crois qu'il faudrait d'abord qu'il y ait une fédération des hommes de bonne volonté.
Bernard Antony l'a évoqué, et je crois qu'il a raison.
Je crois aussi qu'on ne peut changer les choses qu'en changeant fondamentalement le fonctionnement de notre Vème République. Aujourd'hui, tout part du haut alors que, je pense, tout devrait partir du peuple. Il faut qu'on fasse élire des gens qui sont au service du peuple et non pas au service des partis.
Cela vaut contre le Front National comme contre Les Républicains, comme contre tous les autres partis. Il faut ramener de la démocratie parce que la ploutocratie partisane qui nous gouverne est suicidaire pour notre peuple.
La Vème République a été créée pour faire disparaître la République des partis qu'était devenue la IVème. Or, aujourd'hui, la Vème République est bien plus la République des partis qu'était la IVème.
Je crois qu'il nous faut faire du neuf. On ne fait pas du neuf avec du vieux, c'est vrai, mais on fait du neuf en changeant les fondements.
Le fondement est qu'un homme politique n'a le droit d'exister que s'il sert son peuple.

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09 mai 2017 à 20:18

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