Le 9 septembre 2017, j'ai questionné Renaud Camus durant une heure environ. Éloigné de tout racisme et antisémitisme, absolument gaulliste. J'ai mis en cause sa théorie du Grand Remplacement qui me semblait tirer d'un contact parfois ponctuellement exact, ici ou là, une vision globalement sombre et belliqueuse.

S'étant rendu à Colombey-les-Deux-Églises, comme tant d'autres, pour la commémoration de la mort du général de Gaulle, il a considéré que la France était "dans une situation historique qui par son péril" rappelle celle face à laquelle de Gaulle a "réagi de façon inoubliable..." Pour lui, l'immigration autorise "un parallèle entre la France occupée et envahie de 1940 et la France occupée et envahie de 2017".

Cette comparaison m'apparaît choquante, offensante pour son premier terme et absurde pour le second. J'ajoute qu'aurait-elle même un semblant de vraisemblance, je m'efforcerais de combattre le risque de confondre la France en paix d'aujourd'hui avec la France vaincue sous la botte nazie.

Il n'empêche qu'un événement capital s'est produit à Clichy-la-Garenne le 10 novembre, vers 13 heures, aux abords de l'hôtel de ville.

Alors que les médias montent parfois en épingle de l'insignifiant ou du superficiel, j'ai été frappé de constater à quel point cette "première" dans notre histoire politique et sociale a été peu commentée, cette brèche dans notre aspiration au vivre ensemble malgré les différences culturelles et religieuses a été relativement passée sous silence.

Depuis le mois de mars de cette année, chaque vendredi, des centaines de musulmans investissent la voie publique en réclamant un lieu de culte. Après que, le 22 mars, l'Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC) a été expulsée d'un lieu de culte dans le centre-ville par l'ancienne municipalité, des médiations ont été tentées dont aucune n'a abouti. Le maire LR Rémi Muzeau a proposé un nouveau lieu de prière à un quart d'heure du centre. Le président de l'UAMC l'a refusé, le jugeant "trop petit, trop excentré et indigne".

Alors que Mohamed Bechari, président de ce nouveau centre cultuel et culturel qu'il estime approprié et convenable, et dirigeant aussi la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), remercie au contraire le maire pour la mise en place d'une signalisation et d'un arrêt de bus (gratuit) juste en face de ce lieu.

Il est clair que l'UAMC ne cesse de tester la patience et la résistance de la municipalité en se permettant - depuis longtemps - d'installer des prières de rue qu'elle sait pourtant interdites.

Pour la première fois, le 10 novembre, à l'initiative de Valérie Pécresse, une soixantaine d'élus de la région parisienne, dont le maire, ont délibérément affronté, l'écharpe tricolore en bandoulière et chantant "La Marseillaise", quelque 150 musulmans installant tapis et enceintes sur le trottoir.

Cette lancinante et insupportable transgression relevant, pour sa solution, de l'État est laissée à la seule initiative et bonne volonté du maire de Clichy. Qui se heurte à une opposition musulmane de mauvaise foi.

On peut analyser cette démarche des élus comme un premier acte de résistance contre non pas une "invasion" mais une occupation urbaine illicite mais aussi pour l'amorce d'un engrenage qui pourrait à terme devenir si intense, antagoniste et violent qu'il serait susceptible de déboucher sur une guerre civile multipliée.

La fin opportune d'une passivité ou le début dangereux d'une révolte ?

Renaud Camus a tort mais qu'on continue à se voiler les yeux et à faire preuve de faiblesse démagogique, et je crains qu'un jour on ne lui donne tristement raison.

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13 novembre 2017 à 0:00

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