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Cet article a été publié le 07/12/2018.

Tout comme nos forces de l'ordre, nos pompiers sont devenus une cible pour les émeutiers. Sauver ou périr, le film de Frédéric Tellier, nous invite à redécouvrir la vocation, le courage et le dévouement de ces « soldats du feu ».

Sapeur-pompier de Paris, Franck (incarné à l’écran par Pierre Niney) se voit confier sa première mission en tant que commandant lorsque, pour sauver son équipe coincée dans un bâtiment, le jeune homme se retrouve lui-même prisonnier des flammes. Grièvement blessé, il se réveille de son coma après plusieurs semaines et découvre son état. C’est alors que démarre pour lui un long processus de reconstruction physique et morale, épaulé par ses médecins et par son épouse Cécile (Anaïs Demoustier), qui essaie tant bien que mal de jouer son rôle et d’adopter l’attitude adéquate.

Avec Sauver ou périr, le réalisateur Frédéric Tellier, qui avait signé le très bon polar sur la traque de Guy Georges, L’Affaire SK1, nous propose aujourd’hui un film-hommage au dévouement des sapeurs-pompiers, à leur sens du sacrifice et à leur courage.

Le personnage de Franck, sauveteur devenu à son tour accidenté, et réduit malgré lui à l’état de passivité, cumule les souffrances. D’abord les douleurs physiques, bien sûr – en cela, les séquences à l’hôpital sont particulièrement éloquentes –, mais surtout la perte définitive de son visage et l’impossibilité de pouvoir un jour à nouveau exercer ce métier qu’il vivait comme une véritable vocation. Lui qui se pensait comme un surhomme, dira-t-il au cours du récit, comme un combattant au service d’autrui, éprouve le sentiment cruel d’être devenu un assisté, non seulement aux yeux de la société mais aussi pour ses proches, dont il s’interroge dorénavant sur l’évolution future de l’amour qu’ils lui portent – son épouse ressentira-t-elle encore pour lui de l’admiration et du désir, se demande-t-il, et ses filles en bas âge parviendront-elles à le voir autrement que comme un « monstre » ?

Autant de questions qui le travaillent et l’empêchent d’envisager l’avenir sereinement. Son couple paiera lourdement les conséquences de ses idées noires. Ce n’est qu’après avoir touché le fond, seul et ayant fait le deuil de ce qu’il était, que l’éclaircie viendra.

Ce second film de Frédéric Tellier, tout à fait honorable dans ses intentions, bénéficie d’un sujet fort et de personnages plus grands que la vie. Malheureusement, ses dialogues un peu trop explicites et son propos convenu nous privent du moindre effet de surprise, tout semble écrit d’avance dans cette progression narrative. Il résulte de tout cela une sensation polie de déjà-vu.

3 étoiles sur 5

https://www.youtube.com/watch?v=T5GSLc-i5Xo

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 13:54.

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07 décembre 2020 à 15:30

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6 commentaires

  1. La devise des Sapeurs Pompiers n’est pas « sauver ou périr  » mais bien « Courage et Dévouement ! » ce qui a une toute autre résonance. Nous ne partons en mission pour nous mettre en danger et périr, mais bien apporter secours de part nos compétences acquises tout au long de nos formations et de nos missions.

    1. Je confirme que la devise des Sapeurs-Pompiers de Paris est bien toujours « Sauver ou Périr » .
      Qu’il existe d’autres devises telles que « Courage et Dévouement » pour d’autres Corps que la Brigade des Sapeurs-Pompier de Paris est tout aussi méritoire et valorisant pour chacun de ces corps où qu’il puisse exercer.
      Je les salue d’ailleurs tous, sans exception ni restriction aucune, d’autant plus respectueusement et fraternellement que les conditions dans lesquelles ils doivent maintenant exercer leurs missions sont devenues plus difficiles.
      Ceci étant, ce n’est pas une raison pour dénier aux Sapeurs-Pompiers de Paris leur devise, qui, je le confirme, reste bien toujours « Sauver ou Périr » !
      Je profite d’ailleurs de l’occasion pour remercier vivement les Parisiens ainsi que tous les Français qui ont acclamé la Brigade, cette année encore sur les Champs-Elysées lors de la Fête Nationale.
      Fraternel salut à tous et à toutes, où que vous vous trouviez, de la part d’un très ancien Pompier de Paris du temps où « le Régiment » n’était pas encore devenu « La Brigade ».
      Parrhesia.

  2. Si on mettait les délinquants en place pour éteindre les feux, il y en aurait certainement qui reviendraient améliorés, même s’il en manquait à la fin

  3. Et dire que ces sauveteurs, sont caillassés par une certaine « faune » barbare de la société et que la plupart du temps, comme sanction, c’est un rappel à la loi avec pour les cas les plus graves, privation de dessert (lol) il y a de très fortes probabilités que ça s’aggrave. Mon soutien inconditionnel, à toutes ces personnes qui oeuvrent aux secours et à la sécurité des gens et des biens.

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