Giuseppe Conte ne sera pas le prochain Premier ministre italien. Le nom de Carlo Cottarelli est avancé. Qui est cet homme ? Que peut-il se passer dans les prochaines semaines en Italie. Le journaliste italien Matteo Gaduelo tente de répondre à ces questions au micro de Boulevard Voltaire.

Finalement, Conte ne sera pas Premier ministre puisque le président de la République a refusé le gouvernement qui lui était proposé. On parle à la place de Carlo Cottarelli. Qui est-il ?

Carlo Cottarelli est un économiste. Il a évolué toute sa carrière au sein du Fonds Monétaire International. Il y a 5 ans, il a été nommé par le Premier ministre d’alors comme responsable de l’analyse des dépenses publiques. C’est donc un technocrate.
Il a navigué toute sa carrière dans les eaux des institutions internationales. Il est donc en ligne avec les désirs de la Commission européenne et surtout de l’Allemagne.

Étant donné les rapports de forces au Parlement. Un gouvernement formé par Cottarelli a-t-il des chances d’être validé par les députés ?

Le gouvernement qui va demander la confiance au Parlement est déjà appelé "le gouvernement du Président". Le Mouvement 5 étoiles, La Ligue et le parti de Berlusconi ont déjà déclaré qu’ils ne soutiendront pas ce gouvernement.
La crise politique est donc très probable. Le Président pourrait appeler de nouvelles élections en septembre. Jusque-là, le gouvernement Cottarelli n’aurait vocation qu’à expédier les affaires courantes.

S’agit-il d’un coup d’État de la part du Président ?

Il faut se rappeler que le Président a été choisi par le gouvernement de Matteo Renzi et vient de la Margarita, un parti qui s’oppose au Mouvement 5 étoiles. Même si politiquement, ce scénario serait difficile à accepter, son statut lui permet de refuser le nom des ministres qui lui sont proposés.
Le mot de coup d’État est acceptable d’un point de vue politique, mais pas d’un point de vue technique, car cette prérogative est donnée par la constitution au président de la République.

Beaucoup ont peur que l’Italie subisse le même sort que la Grèce et soit contrainte à mener une politique d’austérité. Qu’en pensez-vous ?

C’est difficile à dire. Mais il est sûr que le nom de Cottarelli est synonyme d’austérité. Déjà dans ces premières missions, il avait la volonté de contribuer à limiter la dépense publique. Il mènera probablement davantage une politique de limitation des coûts et des dépenses sociales que d’investissement.

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28 mai 2018 à 19:49

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