Les candidats LREM sont décidément de drôles d’oiseaux, n’est-ce pas, Billel ?

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MM. Macron et Ferrand, du temps où ils étaient numéros 1 et 2 du mouvement En Marche !, nous avaient expliqué avec quelle rigueur leurs candidats pour les législatives avaient été sélectionnés : sur CV, après entretien de recrutement, etc.

Et, pourtant, ce professionnalisme censé accoucher d'élus d'un nouveau genre, transparents, intègres, désintéressés et compétents, a connu quelques ratés : un candidat condamné par-ci, un autre aux accointances islamistes par-là. Tout n'était pas rose dans le petit monde des candidats macroniens. Mais le nouveau pouvoir répondait en renvoyant à son « comité d'éthique » et en arguant d'« exceptions ».

Il est donc intéressant de faire une radiographie objective de ces 525 candidats, puisque les sondages nous disent que 400 d'entre eux seront, dimanche, en passe de former une majorité absolue pléthorique pour le nouveau Président. C'est Le Monde qui s'est collé à cette enquête.

Et cette étude apporte quelques enseignements intéressants.

D'abord, elle confirme le côté patchwork du parti du Président. Pour Le Monde, c'est une « auberge espagnole ». Mais d'abord socialiste... En effet, on retrouve 90 candidats socialistes, 80 MoDem, 30 UDI et 10 LR. La proportion est claire : M. Macron n'a jamais été socialiste, mais il a vraiment un faible pour eux. Et réciproquement. Important à rappeler aux électeurs qui se considèrent encore comme indécrottablement « de droite ». Il doit bien en rester quelques millions.

Ensuite, question renouvellement, si la moitié des candidats n'a effectivement exercé aucun mandat électif auparavant, ce n'est pas le cas pour l'autre moitié, soit 244 candidats tout de même, même si c'était majoritairement au niveau municipal. Et, d'ailleurs, 121 de ces candidats, s'ils étaient élus, seraient en non-conformité avec la loi sur le cumul des mandats. Quant aux inexpérimentés, on peut penser que, bien pilotés par les rares élus qui auront eu une expérience parlementaire, ils pourront faire de très bons godillots. Bien vu, M. Macron.

Enfin, Le Monde nous brosse le portrait de quelques opportunistes de la politique au parcours édifiant : celui de Claire O’Petit, des "Grandes Gueules" de RMC, "une ancienne conseillère municipale à Saint-Denis dont Le Parisien a révélé qu’elle avait demandé, en 2015, l’investiture du Front national pour les régionales" !

Mais pour notre confrère, une mention spéciale doit être décernée à un certain M. Ouadah :

La palme de la girouette politique revient toutefois à Billel Ouadah qui, avant de rejoindre En Marche ! dans la 10e circonscription de Seine-Saint-Denis, avait déjà été candidat pour l’UDI, le Parti radical, le Mouvement des citoyens, le MoDem… et brigué sans succès l’investiture UMP pour les régionales.

On comprend que ce CV si complet ait séduit les sélectionneurs de LREM. Billel, ça ferait peut-être un bon président de groupe pour ces 400 élus, puisqu'il a déjà mangé à tous les râteliers ? Et pourquoi pas un ministre ? Et puis, ça nous projetterait vraiment dans la modernité. Pardon : dans la diversité.

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