Greenpeace aime les ours polaires, les éoliennes et Emmanuel Macron. A contrario, Greenpeace n’aime ni les OGM, ni le nucléaire, ni Marine Le Pen. En réalité, Greenpeace aime le monde dichotomique tiré de sa vision manichéenne.
 
Ce vendredi matin, malgré l’état d’urgence et l’appel à la responsabilité de chacun en des temps troublés, l’organisation non gouvernementale a déployé, sur la tour Eiffel, une banderole reprenant la devise française "Liberté, Égalité, Fraternité", ponctuée d’un appel à la résistance afin, selon le compte Twitter de l’organisation, de "ne pas laisser le Front national mettre en danger nos valeurs".
 
Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, il faut s’inquiéter "de ces temps de résurgence des nationalismes, en Turquie, en Hongrie, et des risques de restriction de la liberté d’association. C’est dans notre mission de nous y opposer. Un monde écologique et en paix passe par la nécessité de s’opposer à tout ça."
 
Marine Le Pen, pourtant, n’a jamais marqué d’intention de limiter les libertés d’association, d’opinion ou d’expression. En réalité, Greenpeace n’en est ni à une approximation ni à une contradiction près, et si l’organisation avait été cohérente avec ses propres principes, elle aurait probablement appelé à voter pour la candidate du Front national.
 
La sauvegarde de l’environnement passera par une relocalisation de la production, qui passera elle-même par l’instauration de mesures protectionnistes et la restauration de frontières - autant de mesures qui figurent dans le programme de… Marine Le Pen et non dans celui d’Emmanuel Macron.
 
L’organisation non gouvernementale s’est, d’ailleurs, érigée en fer de lance de la lutte contre le CETA et le TAFTA, dangereux, selon elle, "pour la santé, l’environnement et le climat". Or, Macron est favorable aux traités de libre-échange avec le Canada et les États-Unis. Marine Le Pen, quant à elle, s’y est toujours opposée.
 
Greenpeace a également la mémoire courte. Pour rappel, le frère aîné de Ségolène Royal, soutien d’Emmanuel Macron et possible Premier ministre en cas de victoire de ce dernier, avait posé la bombe qui finirait par couler le Rainbow Warrior, navire amiral de l’organisation.
 
Le "coup médiatique" orchestré par Greenpeace pose, par ailleurs, des questions sur la sécurité autour de la tour Eiffel. La préfecture de police de Paris a même dû reconnaître des "dysfonctionnements dans le dispositif de sécurité du monument". Une réunion a déjà été tenue entre la ville de Paris et la Société d'exploitation de la tour Eiffel afin de mettre en lumière les failles dans le système de protection du lieu.

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05 mai 2017 à 17:35

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