Bernard Kouchner insulte la France en la traitant de raciste

Bernard Kouchner, bientôt 79 ans, ministre sous Mitterrand, Chirac et Sarkozy, donnera des leçons de morale jusqu’à son dernier souffle, tant, tout du moins, qu’il restera présentable à la télévision, parce que l’éthique, chez cet homme-là, ne se conçoit qu’avec une certaine esthétique : la sienne. Et, reconnaissons-le, l’homme porte encore beau. Lundi, invité de LCI, sa leçon fut sévère à l’égard des Français. Son truc, actuellement, sa bataille, sa croisade, c’est les migrants. "Les migrants, disons, c’est un monde différent demain…", nous dit le ministre émérite, sourire aux lèvres, quasi extatique - allez, osons carrément : christique. Va falloir que le pape argentin mette les bouchées doubles s’il ne veut pas être grillé par notre docteur en migrations. Un "monde différent", il ne sait pas lequel mais l’essentiel est qu’il soit "différent".

Cependant, les Français, eux, semblent ne pas voir la chose tout à fait de la même façon. "Six Français sur dix considèrent que la France accueille déjà trop de migrants", rappelle le journaliste à Bernard Kouchner. La réponse tombe, doctement, définitive, sans appel : "Ça s’appelle le racisme, oui, ça existe beaucoup en France." Le mot-valise est lâché. Ce mot qui fit la fortune de la gauche et de son cortège d’associations supplétives, des décennies durant, a conservé toute sa magie pour des gourous comme Kouchner. Dans les années Mitterrand et Chirac, c’est le Front national qui était raciste lorsqu’il dénonçait la politique d’immigration de la France. Au fond, c’était assez confortable. Mais aujourd’hui, les choses se sont aggravées car lorsque le journaliste demande à Kouchner si "la France est raciste", la réponse tombe tout aussi définitive, quasi théologique : "La France est absolument raciste, de ce point de vue et, dans l’Histoire, ça n’a pas à être démontré. Tout le monde le sait."

Ça n’a pas à être démontré, tout le monde le sait ! On n’est plus dans l’argumentation mais dans une sorte de profession de dogme, non pas en chaire, mais au bar du café chic d’un quartier bobo.

Là où on ne suit pas bien l’ancien ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, c’est pourquoi il souhaite tant que la France accueille plus de migrants ?

Car si la France est si raciste que cela, ne craint-il pas que cette installation – car, dans son esprit, ces migrants sont appelés à rester en France, en Europe – entraîne des tensions, pour ne pas dire plus, dans le pays ? N’a-t-il rien retenu des dix-huit mois qu’il a passés au Kosovo de juillet 1999 à janvier 2001 comme représentant spécial du secrétaire général de l’ONU ?

Si la France est un pays d’affreux racistes, à quoi bon s’acharner, prendre le risque d’une guerre civile ?

La France veut passer à côté de cette occasion historique, magnifique, unique qu’est la transformation du monde en vaste camp de migrants ? Mais qu’on la laisse dans son coin à rancir, à se rabougrir ; en un mot, à mourir. Ça sera bien fait pour elle. Elle veut terminer en village gaulois ? Eh bien, tant pis pour elle. Bon, il paraît que les villages gaulois sont de plus en plus nombreux en Europe.

Mais il se peut aussi que la vision de la France du professeur de morale Bernard Kouchner soit celle d'un territoire où seraient déployés, au final, deux vastes camps : un camp de migrants et un camp de redressement pour ces racistes de Français. Le moment venu, l'ONU trouvera bien un représentant spécial disposé à faire don de sa belle personne à la cause.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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