Au-delà du lien mère-enfant qu’il représente indéniablement, l’allaitement maternel renforce les défenses du nourrisson et participe activement à son développement. Cela dit sans culpabiliser les mamans qui font un autre choix pour leur bébé.

Chacun de nous - à moins de vivre sur une autre planète - connaît le don de sang et d’organes, mais bien peu savent qu’il existe aussi le don de lait maternel. Eh oui, même le lait des mamans est sollicité !

Mais à quelles fins ?

"Chez l’enfant prématuré, il soutient le développement du tube digestif (facteurs de croissance du lait maternel) et la défense de l’organisme contre les infections. Il contribue ainsi à prévenir certaines complications spécifiques et potentiellement graves liées à la prématurité" (Association des lactariums de France).

Un bébé est considéré comme prématuré lorsqu’il naît avant la fin de la 37e semaine d’aménorrhée – absence de règles chez la femme – et comme grand prématuré à moins de 32 semaines ou de 1.500 g.

Certaines mamans de nouveau-nés prématurés ne sont elles-mêmes pas en mesure d’allaiter au début, ou ne le souhaitent pas pour des raisons souvent liées au contexte traumatique de ces naissances à risque.

C’est là qu’interviennent les lactariums, au nombre de 38 en France, 18 étant à usage strictement interne – on parle de don dirigé, le lait d’une maman étant réservé à son propre bébé – et 20 à usage à la fois interne et externe – on parle alors de don anonyme, les mamans donnant aussi pour d’autres enfants que le leur.

Les lactariums ne sont pas exclusivement des espaces de collecte du lait maternel, ils soutiennent les mamans dont l’enfant est hospitalisé, donnent évidemment des conseils sur l’allaitement, qu’ils promeuvent.

Hélas, certaines féministes acharnées et à la vue courte continuent de qualifier l’allaitement d’esclavage, ce qui n’aide pas pour les dons !

Le lactarium d’Île-de-France, situé dans le bâtiment Laennec de l’hôpital Necker-Enfants malades, à Paris, manque cruellement de dons et ce, de façon récurrente. Actuellement, la situation est même devenue critique, sachant par ailleurs que la région Île-de-France a le plus important taux d’enfants nés prématurément.

Mais il arrive que d’autres lactariums soient aussi touchés par la pénurie. Pourtant, la mise en place du don est simple et rapide, et n’impose pas de se déplacer, puisque le lait est collecté à domicile.

Enfin, parmi ces prématurés, il se trouve peut-être, qui sait, de futurs Victor Hugo, Auguste Renoir ou Charles de Gaulle, tous trois nés prématurés !

Victor Hugo, justement, écrivait cet hommage au lait maternel : "Je vous dirai peut-être quelque jour / Quel lait pur, que de soins, que de vœux, que d’amour, / Prodigués pour ma vie en naissant condamnée, / M’ont fait deux fois l’enfant de ma mère obstinée" (Ce siècle avait deux ans).

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01 décembre 2017 à 17:01

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