Baroin abandonne le « ni ni » : une décision qui en dit long

Baroin abandonne le « ni ni » et remet sur le tapis la vieille ligne « antifasciste » de l’UMP et du PS, partis auxquels il faut maintenant rajouter le parti macroniste. Au-delà d’un ralliement à Macron qui ne veut pas dire son nom, les raisons de cet ostracisme sont bien connues : elles sont liées à la domination des idées de gauche et au gauchissement intellectuel de la droite. Le PCF et les marxistes d’extrême gauche, dont la filiation totalitaire ne fait aucun doute, sont admis dans le cénacle républicain. Ils ont même dominé la pensée universitaire et le mouvement syndical pendant des décennies.

Le Front national, parce qu’il a été fondé il y a près de 50 ans par des gens d’extrême droite, n’a pas sa place dans le champ républicain. Parfois, c’est le souvenir de la résistance qui prévaut dans cet archaïsme politique. Pourtant, chacun sait que le PCF, avant de résister à l’occupant, a collaboré avec les nazis ; chacun sait aussi que ce qui intéressait ce parti, c’était avant tout la défense de l’Union soviétique, patrie des communistes du monde entier. Quand cette dernière pactisait avec l’Allemagne nazie, il n’était pas question de lutter contre celle-ci. Ce n’est qu’après l’invasion, par Hitler, de l’Union soviétique que le PCF entra en résistance. En fait, la coupure entre résistants et collaborateurs a traversé la droite et la gauche et c’est une contre-vérité historique d’opposer une gauche résistante à une droite collaboratrice. Après la guerre, le PCF n’a pas hésité à développer des grèves insurrectionnelles qui visaient directement la prise du pouvoir par la violence révolutionnaire. À l’époque, le socialiste Jules Moch s’y était violemment opposé. Mais cette histoire totalitaire n’a pas empêché son successeur Mitterrand de s’allier avec le PCF pour arriver au pouvoir, sans que cela déclenche réellement de levée morale dans la classe politique.

En effet, pour la gauche et la droite gauchisée, le totalitarisme de gauche est acceptable, celui de droite ne l’est pas, alors que les deux totalitarismes du XXe siècle sont, bien évidemment, également condamnables. Quant à l’islamisme, totalitarisme du XXIe siècle, son monstrueux projet sanguinaire de califat mondial n’a rien à envier au nazisme et au communisme, et il s’apparente à sa manière à la permanence de l’idée totalitaire, qui a toujours eu la volonté de créer par tous les moyens un homme nouveau. Et ce nouveau totalitarisme a, aujourd’hui, relégué aux « poubelles de l’Histoire » ses prédécesseurs jacobins, communistes et nazis en matière d’inhumanité et de folie sanguinaire.

Sophie Montel a bien fait de dénoncer la situation des parlementaires dont les assistants étaient aussi des militants de leur parti intervenant ailleurs qu’au Parlement européen. C’est exactement cela qui a été reproché au Front national. Et les bonnes âmes qui critiquent aujourd’hui une dénonciation soi-disant calomnieuse se sont bien gardées de prendre la défense du Front national quand celui-ci était attaqué sur ce terrain en pleine campagne électorale. Or, comme l’a justement dit Sophie Montel, ces attaques reposaient sur l'application évidente d’une politique « deux poids, deux mesures » qui consistait à séparer le bon grain républicain de l’ivraie « fasciste ».

Au lieu de porter plainte contre elle, la pitoyable Marielle de Sarnez devrait démissionner et l’inénarrable François Bayrou, le nouveau ministre de la Justice, ne s’honore pas en la soutenant. Qui peut croire à sa volonté réelle de moraliser la vie politique ?

Gens de droite, on veut vous prendre en otage. Ne vous laissez pas faire ! Ne votez pas pour les candidats de Macron. Entre les idées défendues par le FN et les vôtres la différence est infime. Le FN évoluera et finira par abandonner ses positions jusqu’au-boutistes sur l’euro et, au sein des Républicains, des voix de plus en plus nombreuses s’élèveront contre l’abandon des principes et des valeurs de droite.

L’union des droites finira par se faire contre ces politiciens pourris qui n'ont pas encore compris (ou ne veulent pas comprendre) que l'enjeu véritable des prochaines années réside dans la survie ou dans la mort de notre civilisation française judéo-chrétienne.

Rémi Dauphin
Rémi Dauphin
Essayiste, ancien inspecteur de l'Education nationale

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