Après avoir volé les locataires, M. Macron spolie les familles

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Le pouvoir est passé maître dans l’art de la propagande : il met en avant l’augmentation de l’allocation de garde des enfants de familles monoparentales et des primes à la naissance et à l’adoption (alors que ces dernières étaient bloquées depuis quatre ans). Le tout coûtera quarante millions mais, bien entendu, le gouvernement ne communique pas sur le hold-up qu’il va commettre à partir d’avril 2018. Il va, sans vergogne, diminuer de près de 10 % le remboursement des frais de garde des jeunes enfants (PAJE). Pire : il va diminuer les plafonds modulant cette allocation. Jusque-là, 20 % des ménages en étaient exclus ; ils seront maintenant 26 % et un couple « richissime » avec deux enfants, gagnant chacun 1.650 €, verra sa prestation s’effondrer ! Il touchera désormais 84,51 € par mois au lieu de 184,62 €. Il perdra, in fine, 3.600 € par enfant ! S’ils protestent, le président de la République va sans doute leur faire la leçon et leur répéter que, comme ils sont des privilégiés, ils pourront faire sans problème ce « tout petit » sacrifice. Ce très mauvais coup contre les familles modestes et les membres des classes moyennes rapportera 500 millions aux « racketteurs » (je voulais dire : aux « géniaux » ministres qui nous gouvernent !).

Ajoutons que les allocations familiales vont sans doute être supprimées pour les familles touchant plus de 6.000 € mensuels (et elles seront bien contentes si on ne leur demande par de rembourser les trois dernières années de cet « avantage injustifié » !), alors qu’en échange du maintien provisoire des allocations familiales (pour trois ans !), le pitoyable M. Hollande avait déjà raboté la part fiscale octroyée pour un enfant, bien en dessous de ce qu’il coûte réellement. Mais peut-être le pouvoir n’a pas été assez loin et que M. Macron nous annoncera en 2021 que, souhaitant instaurer une égalité parfaite entre couples avec et sans enfants, seules compteront désormais les parts des adultes ?

Non ! La politique familiale révoltante de M. Macron s’inscrit dans la continuité de celle de son prédécesseur. Elle veut faire payer plus les familles modestes et surtout les classes moyennes, celles dont les enfants ont encore un avenir à l’école. Trouve-t-on, en haut lieu, qu’il y en a trop ? Que la démographie française se porte trop bien ? À moins que, dans l’optique écologique qui imprègne les classes dirigeantes, on estime que les Français, étant trop consommateurs de CO2, doivent disparaître ?

J’enrage d’autant plus que le prétexte d’économie avancé par M. Macron pour justifier ce massacre est plus que pitoyable. Pourquoi n’a-t-il pas fait comme pour la taxe d’habitation et supprimé l’ISF par étapes en trois ans ? Le gouvernement aurait récupéré 4 milliards et demi en deux ans, ce qui aurait permis de maintenir pendant cinq ans le PAJE au taux actuel ! Et, sincèrement, si j’approuve la disparition de l’impôt sur la fortune, elle est surtout symbolique. L’essentiel est qu’elle intervienne avant 2022. Après le costume d'ennemi des pauvres, M. Macron endosse, "en même temps", celui d'ennemi des familles. Lourds à porter l'un et l'autre…

Christian de Moliner
Christian de Moliner
Professeur agrégé et écrivain

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