Après l’attentat, Macron : 12 heures chrono

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Ou Emmanuel Macron à l'épreuve du feu... sur Internet !

Les réseaux sociaux sont un bon repère pour juger les réactions des citoyens. C'est encore le cas cette fois, face à l'attentat contre des militaires renversés par une voiture, conduite par Hamou Benlatrèche, alors qu'ils partaient en mission à Levallois-Perret.

Plusieurs membres du gouvernement ont rendu hommage à ces soldats, à commencer par Gérard Collomb (l'ami cacochyme du Président) et Florence Parly (la femme qui se croit ministre de la Défense) en se transportant au chevet des militaires blessés à l'hôpital de Saint-Mandé. Sûr qu'ils n'ont pas dû leur parler de la réduction de 850 millions d'euros du budget de la Défense. Par contre, profitant de l'incident, cette donnée a refait surface sur Internet. En effet, ils ont été nombreux à s'indigner des prises de position du gouvernement en faveur de l'armée alors qu'il envisage des coupes budgétaires pour celle-ci.

Ainsi, un utilisateur de Twitter souligne "l'hypocrisie d'un gouvernement qui déshabille l'armée tout en lui rendant hommage aujourd'hui, assurant être à ses côtés". Un autre s'exclame : "Certains s'émeuvent du sort des militaires de Levallois, les mêmes n'hésitaient pas à dégraisser le budget de l'armée ! Irresponsables."

Mais là où les twitteurs se sont surpassés, c'est sur le laps de temps nécessaire au président de la République pour exprimer son soutien aux soldats blessés. Lui, le chef des armées, a mis 12 heures 40 minutes pour réagir : "Soutien aux militaires attaqués dans le cadre de leur mission de protection. Les blessés sont entre les meilleures mains."

Comme il est impossible que le "transformiste" n'ait pas été au courant de l'attaque ou n'ait pas eu un moment pour tweeter ou faire tweeter avant, on se perd dans toutes sortes d'hypothèses quant à ce silence assourdissant. On ne peut imaginer que le sort de ces soldats ne le préoccupe pas particulièrement ou qu'il ait voulu se venger du général de Villiers par militaires de l'opération Sentinelle interposés. En tout cas, ce n'est pas ainsi que le "dieu des armées" va retrouver la confiance de celles et ceux (pour reprendre sa formule de prédilection) à qui il a rappelé, le 13 juillet dernier, avec la lourdeur que l'on sait, qu'il était leur chef...

Nombreux ont été les internautes à ne pas lui pardonner ce retard manifeste quand les députés se sont tous levés jeudi après-midi en début de séance pour exprimer la « solidarité » et la « gratitude » des élus envers les militaires et que, dès les faits connus, les principaux chefs de parti ont exprimé leur solidarité de manière unanime.

Voici quelques réactions où le Président se fait épingler pour sa réaction tardive et son non déplacement à l'hôpital :
- "Il est 19 h 44, l'attaque de Levallois a eu lieu ce matin peu avant 8 h et Macron apporte à l'instant son “soutien aux militaires”."
- "12 h après l'attentat de #Levallois, pas un mot de soutien de #Macron aux militaires et forces de l'ordre #Il est où Macron ?"
- "Sur Twitter monde politique adresse messages de soutien forces de l'ordre suite attaque #Levallois-Perret... Mais toujours pas E #Macron !"
- "19 h 35 et @EmmanuelMacron n'en a toujours rien à foutre des courageux militaires blessés pour la France."
- "Le grand chef des armées @EmmanuelMacron ne se rend même pas au chevet des militaires blessés. On voit encore son respect #Macron #Levallois."

Jusqu'ici, je croyais qu'un chef se devait d'être devant et de protéger ses hommes ou, du moins, de les épauler face à la douleur d'une blessure. Il ne suffit pas d'aller à l'hôpital Percy visiter nos soldats en opération, le jour de l'investiture. Les militaires de l'opération Sentinelle sont aussi des combattants, mais de l'intérieur. Le Président, qui n'a pas hésité, pour promouvoir les jeux de 2024, à s'exhiber sur un fauteuil roulant, a-t-il rechigné à en croiser dans les couloirs de l'hôpital Bégin ?

J.-P. Fabre Bernadac
J.-P. Fabre Bernadac
Ancien officier de Gendarmerie - Diplômé de criminologie et de criminalistique

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