Si certains hommes se comportent en porcs, rien n’empêche manifestement d’autres femmes de se conduire en dindes, tel ce collectif féministe anonyme qui vient de revendiquer un incendie dans une brigade de gendarmerie de Meylan, en Isère ; histoire de griller quelques poulets, selon toute vraisemblance.

Dans un communiqué envoyé au Dauphiné, lequel vaut son pesant de sauce barbecue, on apprend donc : "Nous ne voulons pas rester dans la position de victimes dans laquelle la société voudrait nous placer en nous reconnaissant comme meufs." On ne voit pas bien ce que les gendarmes ont à voir avec l’affaire, si ce n’est que les victimes, ça a bien failli être eux. En effet, dix litres d’essence déversés sur les voitures garées dans l’enceinte de la gendarmerie, après en avoir cadenassé la grille "pour faire une blague aux pompiers", c’est un peu plus chaud que les corsages dévoilés par nos amies les Femen.

Et nos pétroleuses d’affiner leur propos : "Nous avons ciblé les voitures privées des flics, au détriment des quelques sérigraphiées, parce qu’on avait envie de s’attaquer plutôt aux individus qui portent les uniformes qu’à leur fonction, plutôt à leurs biens personnels qu’à leurs outils de travail." Ce texte, pas tout à fait lumineux, appelle néanmoins quelques précisions : chez les gendarmes existent aussi des gendarmettes, les voitures incendiées pouvaient donc être aussi celles des conjoints et conjointes ; voire même celle de la femme – ou de l’homme – de ménage. Mais ces « meufs » ne sont probablement pas des « meufs » comme les autres, si l’on en croit la rhétorique de nos nénettes.

Ce féminisme révolutionnaire d’un genre nouveau a beau faire feu de tous bois, il aurait sans doute encore quelques progrès à accomplir en termes de cohérence intellectuelle, sachant qu’il y a sûrement mieux à faire pour déclarer sa flamme aux femmes que de risquer de les réduire en cendres et fumée.

D’ailleurs, en cette période d’hystérie délatrice – les donneurs de leçons de morale sont les premiers à jouer les donneuses auprès des flics –, on remarquera que cette nouvelle loi des suspects commence à donner d’étranges résultats.

Ainsi, les accusations de harcèlement sexuel touchant l’acteur Kevin Spacey viennent-elles de le conduire à faire son coming out : "J’ai eu des relations amoureuses avec des hommes tout au long de ma vie et j’ai choisi désormais de vivre en tant que gay. Je veux gérer cela honnêtement et ouvertement et cela commence par examiner mon propre comportement." Qu’en termes puritano-hollywoodiens ces choses sont-elles joliment énoncées. Mais, dans la foulée, Richard Lawson, critique de cinéma réputé, accuse : "Révéler son homosexualité, ce n’est pas la même chose que de révéler qu’on s’est jeté sur un garçon de quatorze ans. C’est dégoûtant de confondre les deux."

Il est vrai que faire « l’amalgame » entre homosexualité et pédophilie peut être « stigmatisant ». Et c’est très vilain de « stigmatiser ». À ce propos, la « stigmatisation » de personnalités du septième art, tels Harvey Weinstein, Roman Polanski et Dustin Hoffman, ne serait-elle pas une forme sournoise « d’amalgame » entre judaïsme et priapisme débridé ? Une sorte d’antisémitisme qui ne dirait pas son nom ? Tout aussi grave, le procès fait à Bill Cosby, star de la télévision américaine jetée en pâture en tant que « prédateur sexuel », peut aussi s’assimiler à une négrophobie d’un autre âge.

Comme on a envie de dire à nos féministes pyromanes, on en a déjà envoyé au bûcher pour moins que ça, des imprudents et des imprudentes s’étant brûlé les doigts en maniant ce genre de concepts explosifs.

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02 novembre 2017 à 15:43

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