La planète antiraciste s’éloigne tous les jours un peu plus de la Terre. La dernière poussée vers les confins de la galaxie paranoïaque nous vient de Londres, où une université s’est vue accusée d’avoir parlé de « campus blanc » à propos de la neige prévue.

Le père Noël en reste sans voix. Campus noir ? Bleu ? Violet ? Non. Il fallait dire : "campus recouvert de neige qui, cette année, n’est pas blanche". Enfin, pas tout à fait... À bien y regarder, elle est, heu… Ah, zut, déjà des voitures passent, des piétons piétinent, et ce qui était immaculé est maintenant marronnasse, bouillasseux. Campus bouillasseux. Voilà. Ouf… L’antiraciste dérangé respire. Noël 2017 se déroulera dans la gadoue de ses pensées tordues.

Mais le point culminant de ce conte pitoyable n’est point là. Il y a plus fort. Et là débute le vrai surréalisme de l’affaire, car l’université s’excuse ! Le timoré-préposé au compte Twitter de la fac précise que, la prochaine fois, ils veilleront à choisir d’autres mots… Prieront pour qu’il ne neige pas. Détourneront les nuages, diront que le campus est de toutes les couleurs… Mais comment ont-ils pu commettre la boulette consistant à décrire la réalité ? La honte les envahit…

Le footballeur aussi s’est excusé. Tex également… Et tout le monde de se conformer aux délires d’une poignée de bobos torturés derrière leurs tweets ou dans un bureau de France Télévisions. L’expression « Allez vous faire foutre ! » semble sortie du vocabulaire des réprouvés. En plus élégant, nous aurions « Le campus est blanc comme vos mines déconfites » ou bien « Il est tombé des flocons d’avoine sur le campus, les vegans peuvent venir brouter »...

Dans le cas de Tex et de bien d’autres, le recours à une réponse imagée n’aurait pourtant rien changé. Viré quand même. Catalogué raciste quoi qu’il arrive… Quitte à être cloué au pilori de la bien-pensance, autant subir le châtiment dans la joie et la bonne humeur.

Ces autoflagellations ne sont motivées que par la peur d’être banni. Mis au ban de la société. "Ménardisé". La crainte envahit la société. Et chacun d’avoir peur de son ombre… Trop sombre, trop noire ou pas assez, on ne sait plus… Le soleil est redouté.

Se grimer en basketteur des Harlem Globetrotters est inconvenant, voir la neige blanche est mal… L’ambiance vire au cauchemar. Kafka, es-tu là ? L’antiracisme à la sauce bobo n’a plus que quelques arguments bas de gamme en magasin. De la fin de série. Série noire, si j’ose dire…

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20 décembre 2017 à 14:08

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