Affaire Hulot : Marlène Schiappa sort de son silence… et aurait mieux fait de se taire !

On guettait ses réactions depuis le déclenchement de l'affaire Hulot il y a quatre jours, elle d'ordinaire si prompte à réagir. Mais Marlène Schiappa, sur cette affaire, a préféré adopter un prudent train de sénateur pour confier sa vision des choses au JDD.
Et, dès le début, on la sent bien gênée aux entournures, dans ce gouvernement où, après le ministre Darmanin, c'est un autre poids lourd qui serait concerné, d'après les révélations de L'Ebdo, par d'anciennes affaires de harcèlement, non établies, et une plainte pour viol classée sans suite, prescrite, déposée il y a dix ans par Pascale Mitterrand, pour que M. Hulot, selon son avocat qui s'est exprimé vendredi soir, "sente le vent du boulet" .

La ministre se sent donc obligée de préciser qu'elle n'est nullement "contrainte au silence" ni même "privée de parole".

Elle dit "ne jamais prendre la parole sur ce qui ne relève pas de [son] champ de compétences". Vous savez, comme dans l'affaire Daval, où elle s'est exprimée sur une affaire en cours de façon absolument ahurissante !

Et elle ne cesse d'aggraver son cas :

Le viol est une affaire trop grave pour être instrumentalisée politiquement. […] la justice se rend dans les tribunaux, pas les médias.

On croit rêver quand on se souvient encore, il y a deux semaines, de son irruption dans l'affaire Daval comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il ne s'agissait pas de viol, mais de meurtre.

Et le feu d'artifice des contradictions "schiappaïennes" continue, de la part de celle qui a surfé sur le mouvement de dénonciations médiatiques des porcs :

Quand j'entends sur un plateau de télévision l'une des auteurs [de l'article] dire solennellement qu'elle appelle les femmes victimes de viol, "par lui ou un autre", à contacter la presse, je trouve cela abject. Parler d'une agression sexuelle pour la première fois doit pouvoir se faire dans un cadre sécurisé, pour le bien de la victime, auprès de personnes formées ou empathiques qui n'ont aucun intérêt personnel à l'orienter vers tel ou tel point.

Que l'on aurait aimé entendre ces bonnes paroles alors que les dénonciations fleurissaient sur les réseaux sociaux...

Une chose est claire : je ne sais pas si Mme Schiappa est entourée de porcs au gouvernement ni, si c'était le cas, si ces porcs présumés, prescrits ou autres, doivent démissionner ou pas, mais je sais une chose, c'est qu'il y a au moins un ministre dont la parole est discréditée, c'est Mme Schiappa.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

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