Et voilà qu'on nous relance sur l'affaire dite "affaire Gregory", du nom de ce bambin de quatre ans retrouvé mort au soir du 16 octobre 1984 dans une petite rivière des Vosges.

Beaucoup ont dénoncé le tapage et les dérapages médiatiques et même politiques autour de cette affaire. Heureusement que BFM et ses semblables n'existaient pas à l'époque. Pourtant, cette affaire, qui n'a pas livré tous ses secrets (et pour cause : le ou les coupables n'ont toujours pas été identifiés), rebondit pour la énième fois. Pour la énième fois, on jette de nouveaux noms en pâture. Pour la énième fois, on se fonde sur des expertises graphologiques qui ont, pourtant, tant de fois conduit à de fausses pistes. Pour la énième fois, on assiste à un harcèlement médiatique qui ressemble à un véritable ballet de vautours. Pour la énième fois…

Non, décidément, les médias n'ont retenu aucune des leçons du passé. Souvenez-vous, c'était en 1984 et 1985. Même la politique s'en mêlait. Tandis qu'elle soutenait Bernard Laroche, inculpé (on ne parlait pas, alors, de mise en examen), écroué et finalement libéré, la gauche accusait, sans la moindre preuve, d'infanticide la propre mère du petit garçon, innocentée à son tour.

Ce qui manque pourtant à une telle affaire, c'est la paix. La paix pour la famille, d'abord. Car on ne peut se remettre d'une telle blessure. La paix pour un village, ensuite, qui est à nouveau souillé par une meute de chacals bardés de camions de régie. Enfin, la paix pour l'enquête judiciaire, sans quoi la vérité ne peut sortir.

Non, décidément, rien, mais vraiment rien n'a été retenu des horreurs du passé. Je crains que ce ne soit pas la dernière fois que les médias se discréditent.

Les journalistes devraient parfois nous gratifier de leur silence. Le silence est parfois le seul moyen qui reste à la vérité pour se faire entendre.

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16 juin 2017 à 14:03

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