3 juillet 1917 : arrivée du bataillon américain à Paris

Alors que le Queen Mary 2 vient d’aborder les côtes new-yorkaises et que les quatre super-trimarans s’apprêtent, eux aussi, à rejoindre les États-Unis, nul ne se souvient qu’il y a tout juste cent ans, les Américains débarquaient et défilaient à Paris. Les autorités de l’époque ont d’ailleurs tout fait pour faire coïncider cette arrivée avec les festivités célébrant, le 4 juillet, l’indépendance américaine. En témoigne l’ordre du jour de ce 1066e jour de guerre signé par le général Philippe Pétain :

Demain (fête de l’indépendance des États-Unis), les premières troupes américaines débarquées en France défileront dans Paris. Elles viendront ensuite nous rejoindre sur le front. Saluons ces nouveaux compagnons d'armes qui, sans arrière-pensée de lucre ni de conquête, par simple désir de défendre la cause du Droit et de la Liberté, viennent se ranger à nos côtés. D'autres se préparent à les suivre qui seront bientôt sur notre sol. Les États-Unis entendent mettre à notre disposition, sans compter, leurs soldats, leur or, leurs usines, leurs navires, leur pays tout entier. Ils veulent payer au centuple la dette de reconnaissance contractée jadis envers La Fayette et ses compagnons. Qu'un seul cri parte, en ce 4 juillet, de tous les points du front “Honneur à la Grande République sœur”. Vivent les États-Unis.

Très concrètement, "les troupes américaines (le 2e bataillon du 16 d’infanterie, composé d’environ 800 hommes) arrivent le 3 juillet à 7 h 45 à la gare d’Austerlitz", rappelle le quotidien L’Excelsior. À la descente des soldats, répartis dans une vingtaine de wagons (auxquels s’ajoutent six fourgons), "les dames de la Croix-Rouge s’empressent de distribuer aux soldats le café, du pain et des cigarettes", précise Le Figaro du 4 juillet, qui ajoute :

La Marseillaise retentit, jouée par la musique américaine, écoutée par les soldats fixes au port d’armes, par les officiers la main au bord de leurs feutres , par toute la population tête nue. Puis les soldats rejoignent la caserne de Reuilly en défilant par quatre, au son de la musique régimentaire. Sont notamment jouées "The Kilties March" et "Old Veteran March".

On arrive à la caserne. Le bataillon défile dans la cour décorée de feuillage et parée de cette inscription “Bienvenue aux poilus américains”. La musique joue de nouveau “La Marseillaise”, puis le “Yankee Doodle”, tandis que le colonel Allaire salue les Parisiens qui applaudissent au dehors,

indique Le Figaro. Puis, quand ils ont pris connaissance de leur casernement, le major Braun leur fait servir le repas préparé pour eux : "hors-d'œuvre variés, roastbeef, pommes de terre nouvelles, salade, cerises et café", précise Le Figaro. Après avoir pris place dans des automobiles "ornées de drapeaux étoilés", les jeunes Américains s’en vont visiter Paris… avant de connaître l’enfer des tranchées, de la guerre et y rencontrer, pour beaucoup d’entre eux, une mort certaine.

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